« La terre a continué de trembler pendant toute la nuit et le matin. Nous avons tous eu peur », explique Adil Ciçek, en allumant une cigarette devant la grande tente dressée par le Croissant-Rouge, qui a abrité 15 membres de sa famille à Okçular, l'une des localités frappées par le sinistre. Le patriarche sexagénaire précise que la nuit a été glaciale dans ce village de montagne à plus de 1 600 mètres d'altitude, en dépit des feux et des braseros allumés avec du bois provenant des décombres.
Hier matin, des villageois tentaient encore de sauver, avec leurs propres moyens, des animaux coincés sous les décombres des granges, tandis qu'une femme donnait du lait à l'aide d'un biberon à deux petits veaux qu'elle protégeait du froid avec des couvertures, a constaté un correspondant de l'AFP.
Les habitations en béton ont résisté tant bien que mal. Mais celles construites en terre, matériau traditionnel, se sont effondrées, piégeant mortellement leurs occupants, dont des enfants. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré avoir donné des instructions pour que soient bâties dans les zones affectées des constructions parasismiques, déplorant la « lourde facture » des maisons en pisé. Les spécialistes des séismes s'accordent une nouvelle fois à penser que la mauvaise qualité des constructions a aggravé le bilan de ce sinistre. Okan Tüysüz, sismologue à l'Université technique d'Istanbul, déplore que la Turquie, qui a perdu 20 000 personnes dans deux puissants séismes en 1999, n'ait pas tiré les leçons de ces désastres.
Les rescapés du séisme qui a secoué la province turque d'Elazig ont passé une première nuit sous les tentes. Après le tremblement de terre de magnitude 6 qui a surpris les villageois dans leur sommeil, lundi avant l'aube, de nombreuses répliques plus ou moins puissantes ont été enregistrées, faisant revivre leur...
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