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Au moins cent morts dans des violences dans le centre du Nigeria

Plus de cent personnes ont été tuées, selon des sources concordantes dimanche, dans des attaques près de la ville de Jos, dans le centre du Nigeria, une région où les affrontements ethno-religieux récurrents avaient fait plus de 300 morts en janvier.

Les heurts ont opposé des pasteurs de l'ethnie Fulani, généralement des nomades, à des populations sédentaires d'ethnie Berom, d'après des villageois, des militants pour les droits de l'homme et des sources gouvernementales.

"Aux premières heures de la journée (dimanche), le village de Dogo Nahawa a été attaqué et des dizaines d'habitants, surtout des femmes et des enfants, ont été tués", a déclaré Dan Manjang, conseiller de presse du gouverneur de l'Etat de Plateau, à l'AFP.

"Le gouvernement a déployé des troupes afin que le calme revienne dans le village", a-t-il indiqué.

D'après une source officielle, de récents rapports de sécurité, laissent penser que "des intégristes islamistes" dans la région ont encouragé l'attaque contre les Berom.

Ces attaques, apparemment simultanées, ont été menées contre Dogo Nahawa, et deux autres villages (Raslat et Zot) situés au sud de Jos, la capitale de l'Etat, selon plusieurs témoins interrogés par l'AFP.

Un journaliste a compté 103 corps "empilés à Dogo Nahawa. Quand nous avons quitté le village, on apportait d'autres cadavres des champs alentours", a-t-il ajouté.

Le directeur médical de l'Etat de Plateau, Pam Dantong, a montré à la presse 18 corps à la morgue de la ville. D'après lui, d'autres cadavres arrivent à la morgue de l'hôpital.

"Apparemment c'était bien coordonné, les assaillants ont lancé les attaques simultanément (...) De nombreuses maisons ont été brûlées", a raconté Shamaki Gad Peter, responsable de la Ligue des droits de l'Homme à Jos.

M. Peter, qui s'est rendu dans les trois villages concernés, a précisé que de nombreuses victimes avaient été attaquées à la machettes et brûlées.

"La nuit dernière, ces villages ont été attaqués par des pasteurs Fulani. Il y a au moins 20 cadavres à Ratsat et des maisons qui brûlent. Chaque grange est en train de brûler", a raconté David Daniel, un habitant de Ratsat. Selon M. Daniel, une femme et un enfant d'un an ont été tués à Zot.

Peter Gyang, qui a perdu sa femme et deux enfants à Dogo Nahawa, a raconté à des journalistes: "ils ont tiré des coups de feu pour effrayer les gens et les ont ensuite tués à la machette".

"Nous n'avons plus confiance dans les forces de l'ordre parce que l'attaque a commencé à environ 03h00 du matin et a duré jusqu'à 06h00 avec des coups de feu. Mais aucun policier n'est arrivé", a-t-il ajouté.

Un habitant Fulani de Jos, Yusuf Alkali, a indiqué à l'AFP que ces raids pouvaient avoir été menés en représailles à une attaque il y a quinze jours, menée par des Berom contre les Fulani, soupçonnés de vol de bétail, et qui avait fait quatre morts parmi les pasteurs.

"Les Fulani ont été forcés à fuir leurs campements et je crois qu'ils ont monté une contre-attaque", a expliqué M. Alkali.

La région est régulièrement le théâtre de flambées de violences interethniques ou interconfessionnelles.

En janvier dernier, des affrontements entre chrétiens et musulmans, et à caractère ethnique, avaient fait 326 morts Jos et dans les villages environnants, selon la police. Mais d'autres observateurs ont estimé le bilan à plus de 550 morts durant quatre jours d'affrontements.

L'armée avait décrété le couvre-feu.

Les combats avaient éclaté quand de jeunes chrétiens protestaient contre la construction d'une mosquée dans la ville de Jos.

Plus de cent personnes ont été tuées, selon des sources concordantes dimanche, dans des attaques près de la ville de Jos, dans le centre du Nigeria, une région où les affrontements ethno-religieux récurrents avaient fait plus de 300 morts en janvier.
Les heurts ont opposé des pasteurs de l'ethnie Fulani, généralement des...