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Moyen Orient et Monde - Séisme

L’armée chilienne déployée en masse dans les zones sinistrées

L'aide internationale aux sinistrés commence à arriver.

La secrétaire d’État Hillary Clinton a été accueillie par la présidente du Chili Michelle Bachelet, hier à Santiago.Pablo Martinez Monsivais/AFP

Les autorités ont prolongé hier le couvre-feu à Concepcion et déployé 14 000 soldats - soit le double de ce qui avait été prévu lundi - dans les régions sinistrées pour mettre fin aux pillages et contenir les violences d'une population exaspérée, trois jours après le séisme dévastateur. Les militaires seront appuyés par trois navires et 50 avions pour distribuer de l'aide. Quatre villes ont passé la nuit sous couvre-feu, avec une présence militaire renforcée. « Nous comprenons les angoisses pressantes, mais nous savons aussi qu'il y a les actes criminels. Nous n'allons pas le tolérer », a déclaré la présidente Michelle Bachelet, répondant aux critiques sur la lenteur de l'aide et les problèmes de sécurité qui ont obligé des habitants à se regrouper en groupes d'autodéfense. « Il va toujours y avoir des gens qui diront que les choses pourraient être mieux faites », a déclaré la présidente devant la presse, rappelant le caractère exceptionnel du séisme de magnitude 8,8. Le séisme de samedi, l'un des plus violents enregistrés depuis un siècle, a entraîné la mort d'au moins 795 personnes et a affecté deux millions de personnes.
À Concepcion, deuxième agglomération du Chili, des habitants se sont organisés, dressant des barricades et créant des groupes armés pour se protéger d'éventuels pilleurs. La ville sinistrée a connu lundi une série de violents débordements : un centre commercial et un supermarché ont été pillés et incendiés, faisant au moins deux blessés. « Il y a de l'eau, de la nourriture, des couches, mais la police ne nous laisse pas entrer », s'est plaint un homme près d'un supermarché dont le toit s'est effondré sous l'effet des flammes. Même des casernes de pompiers et une clinique de San Pedro de la Paz, près de Concepcion, ont été attaquées.
À Hualpen, une commune du littoral appartenant à la conurbation de Concepcion, le maire a décrit, des sanglots dans la voix, une situation insoutenable, après qu'une vague de pillards, armés de barres de fer, eurent semé la dévastation, mettant à sac les maisons, volant les ordinateurs. « Les délinquants ont pris la ville. On n'a pas peur des tremblements de terre, on a peur des criminels », a déclaré le maire, Marcelo River, dans une interview à la radio chilienne Bio Bio. « Je vous demande de l'aide, je vous implore, s'il vous plaît », a-t-il lancé à s'adresse des autorités.
À Talca, les habitants attendaient avec impatience l'arrivée des soldats. « Nous avons besoin des troupes, c'est le chaos ici, les gens ont trop peur de sortir », témoigne le maire Carolina Van Ristenberger.
La côte, où l'ampleur des pertes humaines et des dégâts n'était pas encore totalement connue, offrait un spectacle de désolation. « Cette partie était pleine de maisons. Il y en avait plus de cent », raconte Silvia Aparicio, en désignant le front de mer de sa station balnéaire de Pellehue, transformé en désert de sable par le tsunami.
Les équipes de secours, armées de pelleteuses et de marteaux-piqueurs, poursuivent leurs opérations de recherche, en quête d'éventuels survivants.
Parallèlement, la communauté internationale s'est mobilisée pour aider le Chili. La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton s'est rendue hier à Santiago et a apporté une première aide sous forme de 20 téléphones satellitaires, le secteur des communications ayant particulièrement souffert. Par ailleurs, plusieurs pays vont envoyer des avions chargés d'aides, dont la Russie et le Brésil. L'Australie a promis 4,5 millions de dollars, l'Union européenne quatre, le Japon trois et la Chine un million de dollars. De nombreux Chiliens ont aussi mis les mains dans le cambouis pour aider les victimes. Ainsi à Curico, à 200 km de Santiago, une radio locale a installé un générateur électrique qui profite aux sans-abris affamés. « Il y a une vague de générosité », a constaté Churro Rojas, un présentateur de la Radio Tropical Latina.
Les autorités ont prolongé hier le couvre-feu à Concepcion et déployé 14 000 soldats - soit le double de ce qui avait été prévu lundi - dans les régions sinistrées pour mettre fin aux pillages et contenir les violences d'une population exaspérée, trois jours après le séisme dévastateur....

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