Irak : nouvelles violences électorales au Kurdistan

Un militant de la liste dissidente Goran (Changement) a été blessé par des partisans du président irakien Jalal Talabani samedi à Erbil, au Kurdistan irakien, a affirmé à l'AFP le porte-parole des opposants Jafaar Khayat.

"Une quinzaine d'hommes en arme à bord de deux véhicules ont pénétré vers 13H00 (10H00 GMT) dans notre local au centre-ville, ils ont enlevé toutes les affiches de nos candidats pour les remplacer par des posters du président Talabani et de son second Kousrat Rassoul", a-t-il dit.

"Ils ont frappé un de nos gardes avec la crosse de leur fusil et après une demi-heure quand la police est arrivée, ils sont partis", a-t-il ajouté.

Le chef de la police d'Erbil, la plus importante ville du Kurdistan irakien, le général Abdel Khakeq Talaat, a confirmé l'incident. "Nous avons pu identifier les personnes et l'ordre a été donné de les arrêter car nous ne permettrons à personne de déstabiliser la situation", a-t-il souligné.

De nombreux incidents émaillent la campagne électorale du 7 mars au Kurdistan. Ainsi les réunions électorales nocturnes ont été interdites dans la province de Souleimaniyeh à cause de violences sans précédent entre partis en lice pour les législatives du 7 mars.

Depuis son lancement, la campagne a pris un tour extrêmement violent dans cette province, fief de M. Talabani, chef de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK).

La semaine dernière, l'UPK a accusé des partisans de Goran d'avoir jeté des pierres sur le convoi de deux de ses dirigeants et par ailleurs, trois partisans de Goran avaient été blessés par des tirs lors d'une réunion électorale perturbée par des membres des forces de sécurité de l'UPK, selon Goran.

Pour la première fois en 30 ans de règne sur le Kurdistan, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK), dirigé par le président de la région autonome Massoud Barzani, et l'UPK, font face à une liste dissidente, Goran, aux élections.

En juillet, Goran a créé la surprise en se hissant à la deuxième place lors des élections au Parlement du Kurdistan irakien, grâce à une campagne axée sur la lutte contre la corruption et l'hégémonie des deux partis historiques.