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Lifestyle - Berlinale

Depardieu, vieux « loser » dans le tragi-comique « Mammuth »

Gérard Depardieu, pathétique motard retraité au cœur tendre, cavalant sur sa Munch Mammuth. Photo Reuters

Présentée hier, Mammuth, comédie décalée avec Gérard Depardieu en pathétique motard retraité au cœur tendre, est l'unique film français dans une Berlinale dont la compétition s'achève aujourd'hui et pour beaucoup n'aura pas été un grand cru.
« Malgré une amélioration de la qualité par rapport à l'an dernier, cette année les films de la compétition n'étaient pas dignes de figurer dans l'un des meilleurs festivals de cinéma mondiaux », affirme le critique du magazine spécialisé américain Variety, Derek Elley. Le panel des huit critiques internationaux réunis par le magazine Screen pour cette 60e édition n'a attribué une moyenne de trois étoiles (qui correspond à « bon film ») qu'à un seul long-métrage : le russe How I Ended this Summer d'Alexei Popogrebsky.À la veille de la remise des Ours d'or et d'argent remis par le jury que préside le cinéaste allemand Werner Herzog, le tandem français Benoît Delépine et Gustave de Kervern est entré en lice avec le monstre sacré du cinéma hexagonal, Gérard Depardieu. D'emblée, Mammuth s'inscrit dans un registre ultraréaliste et impose sa drôlerie impertinente et tragi-comique avec une scène tournée dans un abattoir. Suspendues à un croc, des carcasses de bœufs défilent et sont découpées par des hommes. Massif et empâté, l'un d'eux (Gérard Depardieu) se laisse lourdement tomber sur un banc : l'heure de la retraite a sonné. Après un « pot » d'adieu grotesque et impersonnel, le voilà jeté au rebut, seul face au gouffre d'interminables journées vides, hanté par la mort d'un amour de jeunesse (Isabelle Adjani). Pressé par sa femme (Yolande Moreau), le héros part sur les routes à la recherche d'anciens employeurs qui lui délivreront les attestations de travail nécessaires à l'obtention de sa pension. Dans cette quête, Depardieu roule au guidon d'une moto mythique, fabriquée artisanalement dans les années 1970 et équipée d'un moteur de voiture NSU ultrapuissant pour l'époque, qui fut refabriquée en petite série en 2000 : une Munch Mammuth. S'ensuit un périple émaillé de rencontres truculentes, avec une auto-stoppeuse (Anna Mouglalis), un curieux plagiste (Benoît Poelvoorde), un viticulteur (le dessinateur Siné) ou son étrange nièce « artiste » (Miss Ming). Mammuth est porté par l'humour noir et un ton décalé, loufoque et poétique à la fois. Si la galerie de personnages excentriques croisés par le héros finit par donner au film un côté anecdotique, sa première moitié n'en brosse pas moins le portrait poignant d'un homme à la limite de la marginalité, brisé par la vie. Le film porte un regard tendre sur ce géant timide et désarmé devant les difficultés, joué avec générosité par un Gérard Depardieu qui livre sans pudeur à la caméra son corps au volume impressionnant. De son côté, Yolande Moreau apporte à l'épouse du héros son grain de folie coutumier.
Présentée hier, Mammuth, comédie décalée avec Gérard Depardieu en pathétique motard retraité au cœur tendre, est l'unique film français dans une Berlinale dont la compétition s'achève aujourd'hui et pour beaucoup n'aura pas été un grand cru.« Malgré une amélioration...

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