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Culture - Concert

Les époux Liene et Andreas Henkel, ou le romantisme aux claviers

Présentés par le Kulturzentrum au Liban, à l'Assembly Hall (AUB), les époux Liene et Andreas Henkel, pianistes virtuoses, ont offert aux mélomanes un moment de grâce où les cordes de deux claviers à l'unisson ont résonné avec une éblouissante éloquence. Tendres et enflammées harmonies conjugales d'une interprétation à quatre mains, se traduisant en termes d'une musique romantique aux éclats de pur diamant.

Le couple Henkel au piano: un brillant chassé-croisé à quatre mains. (Marwan Assaf)

Menu trié sur le volet pour le couple Henkel qui a choisi d'interpréter des pages, style joyau du répertoire pianistique, dominées par un souffle romantique, avec un clair hommage aux génies de tous les temps dont Mozart et Beethoven.
Sous les doigts agiles et magiciens de ce brillant chassé-croisé à quatre mains pour deux pianos placés sur la scène en queue à queue, avec un couvercle ouvert aux trois quarts seulement pour Liene Henkel, ont résonné en tout brio et splendide complicité des partitions de Schumann, Saint-Saëns, Busoni et Franz Liszt.
En ouverture, majestueuse et torrentielle, la voix chargée de rêve, de mystère et de passion de Robert Schumann. Une voix habitée aussi par le velours de la nuit et la mélodie des forêts les plus profondes. Pour cette envoûtante incantation aux miroitements poétiques, œuvre datée de 1643, Schumann a choisi de l'intituler en toute simplicité Andante et variations pour deux pianos op 46. Et l'on imagine avec plaisir la « geliebte » (chère) Clara défendant avec feu les couleurs et les notes de son bien-aimé de compositeur qui a signé, entre autres, les célèbres « lieder ».
 Ces notes, chevillées ici autour d'un thème unique, font déployer le faste sonore d'une riche palette de nuances au romantisme clamant haut et fort toute son appartenance et son allégeance à une farouche liberté.
Saint-Saëns, esprit français d'une subtile finesse, rend un vibrant hommage au maître de Bonn en s'inspirant d'une de ses sonates pour un opus qu'il intitule, sans ambages, Variations sur un thème de Beethoven op 35.
L'ombre de l'auteur de L'appassionata plane sur cette narration éruptive qui flirte ouvertement avec l'inspiration et la tradition allemandes. Puissance, émois « wertheriens », mélancolie, rigueur des rythmes et des cadences, tout est dans cette pièce qui rappelle les embardées et la lumière d'un compositeur qui ne pouvait plus entendre sa propre musique.
Petit entracte et l'on enchaîne avec un Duettino concertante de Ferruccio Busoni taquinant les partitions du génie de Salzbourg. De Mozart, il y a dans ces pages le charme, la spontanéité, la légèreté, la mélodie impalpable et soyeuse ....
Pour conclure, le lyrisme échevelé de Franz Liszt qui enserre le plus élégant des musiciens allemands, Felix Mendelssohn-Bartholdi, qui a mis en boîte les songes, notamment ceux d'une certaine nuit d'été.
On écoute ici le Grand concerto (d'après des thèmes extraits des Chansons sans paroles de Mendelssohn-Bartholdi) sur des arpèges tonitruants, des « pianissimos » caressants et des « fortissimos » vociférants.
Voilà, avec l'emphase, le lyrisme débordant et les chevauchées fantastiques lisztiens sur les touches d'ivoire, les Chansons sans paroles, version rhapsodique hongroise avec trilles, triolets, trémolos et appogiatures oscillant entre douceur de paradis et effluves d'enfer. Romances profondément romantiques où la musique supplée avec usure à la littérature, où la parole même est superflue.
Tonnerre d'applaudissements d'un public (relativement nombreux) subjugué par une prestation haut de gamme alliant en toute dextérité et maîtrise synchronisation, indépendance, fougue, sensibilité et passion.
Devant l'enthousiasme de l'auditoire et ses applaudissements nourris, le couple Henkel a donné en toute générosité (car la performance requiert du nerf, du muscle et une extrême concentration) un bis voué à la célérité et à la bravoure en interprétant un hommage (encore un !) à Schumann à travers l'inspiration (brillant et foudroyant pastiche de la mélodie schumanienne) du musicien tchèque Vladimir Lejsek.
Menu trié sur le volet pour le couple Henkel qui a choisi d'interpréter des pages, style joyau du répertoire pianistique, dominées par un souffle romantique, avec un clair hommage aux génies de tous les temps dont Mozart et Beethoven.Sous les doigts agiles et magiciens de ce brillant chassé-croisé à quatre mains pour deux pianos...

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