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Moyen Orient et Monde - Élections

Biden en visite impromptue en Irak

Le vice-président américain Joseph Biden s'est dit "confiant" samedi en la volonté de Bagdad de régler la controverse née de l'expulsion du scrutin législatif de candidats ex-baassistes.

Le vice-président américain Joseph Biden et le Premier ministre irakien Nouri el-Maliki./

M. Biden, qui a quitté l'Irak dans la soirée après une visite de 24h, était venu pour tenter de dénouer une crise politique naissante après l'interdiction faite à 511 candidats ex-baassistes ou faisant l'apologie du parti de Saddam Hussein de participer aux élections du 7 mars. L'administration américaine s'inquiète d'une faible participation à ce scrutin de la communauté sunnite, qui s'est sentie visée par les exclusions des anciens baassistes, même si selon la commission électorale la liste des personnes rayées comprend autant de chiites que de sunnites.

"Je veux être clair. Je ne suis pas ici pour résoudre un problème. C'est aux Irakiens de le faire, pas à moi", a affirmé M. Biden après des entretiens avec le président Jalal Talabani (un Kurde), à Bagdad. "Mais je suis confiant, après les discussions d'aujourd'hui, dans le fait que les dirigeants irakiens ont pris le problème en main et travaillent à un règlement juste et définitive", a-t-il dit. Il a assuré que "le problème ne réside pas dans l'objectif de tenir des gens responsables pour leur passé mais le processus de disqualification lui-même" et appelé à des mesures "justes et transparentes" qui favoriseraient "la crédibilité des élections".

Les candidats exclus et leurs alliés ont critiqué le manque de transparence de la décision, prise par un organe appelé le Comité pour la justice et l'intégrité et dirigé notamment par un ancien allié de Washington tombé en disgrâce, le chiite Ahmed Chalabi, lui même candidat.

Le président Talabani a lui-même mis en doute la légalité de cette instance -qui n'a toujours pas été officiellement validée par le Parlement- et demandé à la Cour suprême de se prononcer.

M. Biden a également affirmé que l'administration américaine soutenait "l'interdiction faite par la Constitution d'un retour au pouvoir du parti Baas de Saddam Hussein".

Mais Washington veut éviter à tout prix que les sunnites -une minorité dans la pays face aux chiites- soient ou se sentent marginalisés du processus politique, ce qui pourrait conduire à une répétition du scénario de 2005. Dans un climat de frictions communautaires croissantes, ils avaient boycotté le premier scrutin législatif de l'après-Saddam et étaient allés gonfler les rangs de l'insurrection et d'el-Qaëda, poussant le pays dans le chaos des violences confessionnelles. Il aura fallu aux Américains trois années d'efforts, des milliards de dollars, et la mort de centaines de soldats pour parvenir à relativement pacifier le pays, où les attentats restent toutefois encore fréquents.

La Maison Blanche a assuré que le vice-président était venu pour donner son "avis", dans un souci évident de ne pas froisser les sensibilités des dirigeants irakiens qui vantent chaque jour leur souveraineté retrouvée.

Le Premier ministre irakien, Nouri el-Maliki a répété dans ses entretiens que les exclusions ne visaient pas les sunnites et avaient été faites "dans le respect des mécanismes constitutionnels".

Les baassistes, accusés par le pouvoir chiite d'être derrière les attentats spectaculaires des derniers mois, sont la bête noire du Premier ministre qui a comparé leur bannissement à l'interdiction du parti nazi en Europe après la Seconde Guerre mondiale.

Parallèlement, M. Biden a annoncé que le ministère de la Justice américain allait faire appel de la décision d'un juge fédéral d'abandonner les poursuites contre cinq employés de sécurité de Blackwater, accusés de la mort de 14 civils irakiens en 2007.


M. Biden, qui a quitté l'Irak dans la soirée après une visite de 24h, était venu pour tenter de dénouer une crise politique naissante après l'interdiction faite à 511 candidats ex-baassistes ou faisant l'apologie du parti de Saddam Hussein de participer aux élections du 7 mars. L'administration américaine s'inquiète...

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