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Moyen Orient et Monde - Kenya

Un imam radical jamaïcain expulsé vers son pays

Une manifestation de soutien à Abdullah al-Faisal avait dégénéré en graves émeutes.
Après deux tentatives infructueuses, les autorités kényanes ont finalement expulsé hier vers son pays un imam radical jamaïcain, dont le sort a exacerbé les tensions intercommunautaires au Kenya. Abdullah al-Faisal « n'est plus dans le pays », a annoncé le procureur Edwin Okello, au cours d'une audience d'un tribunal de Nairobi où devait comparaître l'intéressé.
Al-Faisal, imam proche de la nébuleuse jihadiste, avait été arrêté le 31 décembre dans la ville côtière kényane de Mombasa (Sud-Est). Depuis lors, les autorités kényanes avaient tenté à deux reprises, en vain, de l'expulser au motif qu'il avait violé la législation sur l'immigration en conduisant une prière publique. Le Kenya s'était heurté au refus de la Tanzanie puis du Nigeria d'accueillir le prédicateur en transit sur leur sol. Abdullah al-Faisal a purgé quatre ans de prison au Royaume-Uni pour incitation à la haine raciale après y avoir appelé dans ses prêches en 2003 à tuer des juifs, des hindous et des Occidentaux.
Une manifestation de soutien, organisée le 15 janvier à Nairobi par la frange radicale de la communauté musulmane et interdite par les autorités, avait dégénéré en de graves émeutes. Cinq personnes avaient été tuées dans des affrontements en plein centre-ville entre des dizaines de manifestants - en majorité d'origine somalienne - et la police, qui avait ouvert le feu. Scandant des slogans xénophobes, des badauds avaient pris part à ces violences aux côtés des policiers, incapables de maîtriser la situation. De nouvelles manifestations pourraient se dérouler aujourd'hui à l'issue de la grande prière hebdomadaire.
Le gouvernement kényan a accusé les insurgés islamistes somaliens, les shebab, d'avoir fomenté ces violences, et a mené en début de semaine une vaste opération policière à Eastleigh, le quartier somalien de la capitale. Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées (dont une dizaine de députés somaliens), la plupart accusées de séjour illégal sur le territoire kényan.
Ce coup de filet, mené dans plusieurs autres villes du pays, a suscité des protestations au sein de la communauté somalienne. Dans une chanson mise en ligne sur Internet, des shebab ont menacé en réaction de « marcher sur Nairobi » pour y planter le drapeau de l'islam, dénonçant la tentative de « déportation d'un religieux de renom qui a provoqué la colère des moujahidine en Somalie ».
Cheikh Mohamoud Abu-Hamza, un commandant des shebab dans le sud de la Somalie, a accusé pour sa part le Kenya de déployer des troupes le long de sa frontière avec la Somalie, dénonçant « des mouvements de troupes agressifs qui pourraient déclencher un conflit armé entre les moujahidine et les forces chrétiennes du Kenya ». Le gouvernement kényan, dont le pays partage une longue frontière mal gardée au nord-est avec la Somalie, a récemment mis en garde contre le risque d'attentats fomentés par les shebab sur son territoire.
Après deux tentatives infructueuses, les autorités kényanes ont finalement expulsé hier vers son pays un imam radical jamaïcain, dont le sort a exacerbé les tensions intercommunautaires au Kenya. Abdullah al-Faisal « n'est plus dans le pays », a annoncé le procureur Edwin Okello, au cours d'une audience d'un tribunal...

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