SOS don de moelle osseuse Moyen-Orient, un projet porteur de vie

L'histoire d'une « amie » d'origine libano-syrienne souffrant d'une leucémie et dont la guérison dépendait d'une greffe de la moelle osseuse a été l'événement qui a déclenché la création SOS don de moelle osseuse Moyen-Orient (SDMO Moyen-Orient) en septembre 2009, à Paris. Les fondateurs de l'association ont ainsi réalisé la gravité de la situation dans laquelle se trouvent les malades originaires du Moyen-Orient. En effet, ces derniers ont peu de chance de trouver des donneurs non apparentés compatibles dans le registre international de donneurs. De plus, il n'existe pas de registres nationaux de moelle osseuse dans la majorité des pays arabes, notamment au Liban, en Syrie et en Jordanie.
Face à ce constat, SDMO Moyen-Orient s'est fixé deux objectifs. Il s'agit, d'une part, de sensibiliser et de mobiliser la diaspora pour s'inscrire, en tant que donneur, sur les registres nationaux du pays de résidence. D'autre part, il s'agit d'agir sur le terrain, dans les pays d'origine, pour mener avec les autorités gouvernementales et médicales et le milieu associatif des actions d'information sur l'importance du don de moelle, afin d'aboutir à la création de registres nationaux anonymes et gratuits.
Dans ce but et afin de sensibiliser à l'importance du don de la moelle osseuse, SDMO Moyen-Orient a organisé récemment sa première conférence sur le « Don de la moelle osseuse : le cas du Moyen-Orient et du Maghreb », à l'hôpital Saint-Louis, à Paris. L'Agence de biomédecine, établissement public français, intervenant dans la transplantation d'organes, de tissus et de cellules, a soutenu cet événement, qui a réuni des spécialistes du domaine de la greffe.
Dans son allocution, le Dr Gérard Socié, greffeur à l'hôpital Saint-Louis, a relevé la difficulté de traiter, en France et dans le monde, les patients, originaires du Moyen-Orient, atteints de maladies de sang. Pour leur part, le Dr Evelyne Marry, directrice du Registre France greffe de moelle à l'Agence de la biomédecine, et le Dr Jean-Henri Bourhis, greffeur à l'Institut Gustave Roussy, ont mis l'accent sur le rôle majeur joué par les registres de donneurs de moelle osseuse, les caractéristiques génétiques et les besoins des patients du Moyen-Orient, en Europe et en Amérique du Nord.
Les causes historiques de la diversité génétique au Moyen-Orient ont été exposées par le Dr Ibrahim Yakoub Agha, greffeur au CHU de Lille. Quant à Mme Farida Younane, présidente de la Middle East Transplant Coordination Organization, elle a présenté un état des lieux de la greffe de moelle au Liban et les besoins financiers et logistiques pour la création d'un registre national au Liban et dans la région.
Pour sa part, le Dr Ramdane Babou, responsable du service de prélèvement de l'hôpital Saint-Louis, a dédramatisé le parcours du donneur de moelle osseuse. Le Dr Dominique Fizet, de l'Établissement français du sang à Bordeaux, a fait part de son expérience sur le terrain dans les milieux religieux.
C'est avec une note d'espoir et de solidarité que la conférence a pris fin avec les témoignages d'un donneur français et d'une greffée d'origine libanaise.

La moelle osseuse
La moelle osseuse a un rôle vital dans le fonctionnement du corps humain, lit-on sur le site de l'Agence de biomédecine. Elle est responsable de la formation des cellules souches hématopoïétiques, qui produisent l'ensemble des cellules sanguines : les globules rouges qui transportent l'oxygène, les globules blancs qui luttent contre les infections et les plaquettes qui arrêtent les saignements.
La moelle osseuse fabrique également les cellules de l'immunité, les lymphocytes chargés de reconnaître et détruire tout élément étranger introduit dans l'organisme. Elle est présente dans l'ensemble du squelette, et plus particulièrement au niveau des os plats, comme les os du bassin.
Dans certaines maladies, la greffe de moelle osseuse permet de soigner les patients. Elle peut être prélevée chez un donneur compatible en superficie des os postérieurs du bassin sous anesthésie générale ou par aphérèse au moyen d'un prélèvement de sang après un traitement médicamenteux quelques jours au préalable. Il est à noter que la moelle osseuse prélevée se reconstitue rapidement en quelques jours.