Les travaux n'en sont qu'à leurs débuts, et pourraient être adaptés en fonction du terrain au fur et à mesure de leur progression. La barrière de métal sera également complétée par d'autres dispositifs de détection et d'alerte, dont certains sont déjà en place. Le quotidien Haaretz avait indiqué mercredi, citant des sources égyptiennes, que cette barrière en acier serait déployée sur 10 km de long, et pourrait aller jusqu'à 30 mètres sous terre. « Elle sera impossible à découper ou à faire fondre », selon le journal, qui avait ajouté qu'il n'était toutefois pas sûr qu'elle parvienne à stopper complètement toute contrebande vers l'enclave palestinienne contrôlée par le Hamas.
Des contrebandiers opérant dans les tunnels, interrogés par l'AFP, ont d'ailleurs affirmé que cette barrière ne les empêcherait pas de continuer leurs trafics. « Creuser des tunnels continuera à ne pas poser de problème, nous irons simplement plus profond que les plaques », a assuré l'un d'eux. Un autre trafiquant a raconté qu'une plaque avait traversé un tunnel, mais qu'il avait été possible de découper un trou au travers de l'acier.
Les ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères égyptiens, interrogés, n'ont fait aucun commentaire officiel sur ces informations. Des habitants et des témoins avaient déjà fait état ces derniers jours d'une intense activité autour de chantiers près de la frontière, avec notamment la pose de longs tubes verticaux dans le sol. De nombreux tunnels traversent la frontière entre l'Égypte et la bande de Gaza, peuplée d'environ 1,5 million de personnes, pour faire passer des marchandises de toutes sortes.
Israël, qui accuse ces galeries de servir aussi à acheminer des armes, affirme en avoir détruit des dizaines lors de son offensive à Gaza en décembre 2008-janvier 2009 contre le Hamas. La bande de Gaza est bouclée par Israël depuis que le mouvement islamiste en a pris le contrôle en juin 2007, lors d'un coup de force contre le Fateh du président Mahmoud Abbas. Officiellement solidaire de la cause palestinienne, l'Égypte est dans le même temps inquiète face à l'emprise du Hamas à Gaza. Le Caire est aussi sous forte pression israélienne et américaine pour mieux verrouiller sa frontière longue de 14 km avec l'enclave. Les autorités égyptiennes n'autorisent que sporadiquement les habitants de Gaza à passer par Rafah, et annoncent régulièrement des destructions de tunnels. En janvier dernier, l'Égypte avait commencé d'installer des caméras de surveillance et d'alerte le long de cette frontière, dans le cadre d'un dispositif technologique de pointe, déployé avec l'aide des États-Unis notamment.
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