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Iran : le pouvoir lance un avertissement à Mir Hossein Moussavi

Le pouvoir iranien a lancé mardi un avertissement à Mir Hossein Moussavi, l'un des dirigeants de l'opposition, qui a par ailleurs été bloqué plusieurs heures par des manifestants à l'Académie des beaux-arts de Téhéran qu'il dirige.

Cet avertissement est intervenu alors que des incidents entre étudiants pro et anti-gouvernement ont été signalés à l'Université de Téhéran, au lendemain d'une nouvelle journée de manifestations contre la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad en juin.

Le procureur général Gholamhossein Mohseni Ejeie a affirmé lors d'une conférence de presse qu'il n'y aurait plus de "tolérance" envers l'ancien Premier ministre et d'autres responsables de l'opposition contestant la réélection de M. Ahmadinejad.

Interrogé sur l'attitude du pouvoir envers M. Moussavi et Mehdi Karoubi, tous deux candidats malheureux à la présidentielle, ainsi qu'à l'égard de Faezeh Hachémi, fille de l'ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani, M. Mohseni Ejeie a affirmé la nécessité de "défendre les intérêts publics".

"Les forces judiciaires et de la police ont agi jusque-là avec retenue pour que les rangs des ennemis soient clairement identifiés pour ceux qui l'ignorent. (...) A partir d'aujourd'hui il n'y aura aucune tolérance".

"Nous prendrons les mesures nécessaires, y compris contre le procureur de Téhéran s'il n'agit pas contre ceux qui violent les droits des gens et perturbent l'ordre tous les jours dans la ville", a-t-il ajouté.

Une centaine de députés ont déposé plainte en octobre contre M. Moussavi pour son rôle dans les troubles qui ont suivi l'élection présidentielle contestée du 12 juin.

M. Mohseni Ejeie a indiqué que la plainte avait été transmise au procureur de Téhéran.

Le gouverneur de Téhéran, Morteza Tamadon, a affirmé de son côté que les déclarations de M. Moussavi avaient "déclenché les émeutes et manifestations du 7 décembre qui ont réjoui nos ennemis".

"On se demande ce que veut M. Moussavi et à qui profite son mouvement", a-t-il ajouté dans une déclaration à l'agence Irna.

Ces avertissements sont intervenus alors que M. Moussavi a été bloqué pendant plusieurs heures mardi par quelque 200 manifestants à l'Académie des beaux-arts de Téhéran, dont il est le président, sans que la police n'intervienne.

Ces manifestants favorables au gouvernement ont quitté les lieux en début d'après-midi sans incident, selon le site internet du leader d'opposition, Kaleme.com.

M. Moussavi est devenu l'un des principaux adversaires du gouvernement. Lundi, son nom a été à nouveau scandé lors des rassemblements à Téhéran à l'occasion de la "journée des étudiants", qui ont entraîné des heurts avec les forces de l'ordre.

Selon le chef de la police de Téhéran, 204 manifestants ont été arrêtés.

Le procureur de Téhéran Abbas Jafari Doulatabadi a libéré 86 d'entre eux "après qu'ils eurent exprimé des remords", ont rapporté mardi soir plusieurs agences de presse iraniennes.

L'épouse de M. Moussavi, enseignante à l'Université de Téhéran, a par ailleurs été agressée lundi soir sur le campus par un groupe de militants hostiles au courant modéré, selon le site internet Mowjcamp.com proche de l'opposition.

Elle a été aspergée de poivre et atteinte aux yeux et aux poumons, selon Mowjcamp.com qui a estimé que les agresseurs étaient des "miliciens", une allusion aux bassidjis (miliciens islamiques) qui sont largement employés par le gouvernement pour réprimer les manifestations de l'opposition.

Le pouvoir iranien a lancé mardi un avertissement à Mir Hossein Moussavi, l'un des dirigeants de l'opposition, qui a par ailleurs été bloqué plusieurs heures par des manifestants à l'Académie des beaux-arts de Téhéran qu'il dirige.
Cet avertissement est intervenu alors que des incidents entre étudiants pro et anti-gouvernement...