Karzaï : l'Occident a une vision "exagérée" de la corruption en Afghanistan

Le président afghan Hamid Karzaï a promis d'éradiquer la corruption dans les instances du pouvoir tout en estimant que les critiques occidentales à ce sujet reflétaient une vision "exagérée" du phénomène, dans une interview diffusée dimanche sur CNN.

"Le problème de la corruption a été exagéré politiquement par certains de nos partenaires de la communauté internationale", a déclaré le président afghan, qui était l'invité de la nouvelle émission de la journaliste vedette Christiane Amanpour.

Mais le gouvernement afghan "s'attaquera à cette question et à tous les problèmes qui sont ceux de l'Afghanistan", a promis M. Karzaï. "C'est de notre responsabilité, et nous devons le faire", a-t-il affirmé.

Il a cependant renvoyé une partie de la responsabilité de la corruption aux Occidentaux qui participent à la guerre contre les insurgés talibans et Al-Qaïda en Afghanistan, et à la reconstruction du pays.

"J'espère que nos partenaires s'attaqueront eux aussi aux problèmes qu'ils nous ont apportés, et qui sont cause de corruption, de mauvaise gouvernance, de gouvernement parallèle, qui sont causes d'insécurité", a-t-il dit. "Nous devons travailler ensemble à atteindre nos objectifs", a-t-il suggéré.

M. Karzaï a ajouté qu'il se concentrerait sur la tâche consistant à rendre le fonctionnement de la société afghane plus transparent, notamment en "améliorant l'état de droit, en continuant d'améliorer le système judiciaire" et en réduisant la bureaucratie.

Son but, a-t-il expliqué, est de "rendre l'administration plus simple, de la rendre transparente pour que les gens obtiennent des services plus vite et à un moindre coût, et sans qu'il y ait de possibilité de corruption".

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et le secrétaire à la Défense Robert Gates ont insisté dimanche sur le fait que les Etats-Unis ne fourniraient leur aide qu'aux autorités afghanes qui font un "bon travail" et ne sont pas corrompues, dans le cadre de la nouvelle stratégie présentée mardi par le président Barack Obama.