En Suisse comme à l'étranger, les opposants à l'interdiction des minarets mettent désormais leurs espoirs dans un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg. L'article 9 de la Convention européenne des droits de l'homme garantit en effet la « liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé ». Un autre organe du Conseil de l'Europe, la Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (ECRI), a invité les autorités suisses à « trouver une solution qui soit conforme au droit international des droits de l'homme ». La situation est d'autant plus embarrassante pour le gouvernement helvétique que la Suisse préside pour six mois le Conseil de l'Europe.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté la Suisse à « faire marche arrière dans les plus brefs délais ». L'ONU a également condamné l'interdiction des minarets. Cette décision est « discriminatoire (...) et risque de mettre la Suisse en contradiction avec ses engagements internationaux », a averti la haut-commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme Navi Pillay.
Le parti de la droite populiste UDC a cependant prévenu que « si des tribunaux avaient l'outrecuidance de casser la décision populaire en se référant à la Convention européenne des droits de l'homme ou à la Convention de l'ONU sur les droits civiques et politiques, la Suisse doit tout simplement résilier les traités concernés ».
commentaires (0)
Commenter