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Moyen Orient et Monde - Cambodge

Douch, l’ex-Khmer rouge, exprime ses « remords douloureux »

L'accusation réclame 40 ans de prison contre l'ancien tortionnaire.
Douch, qui dirigeait le centre de torture S-21 sous le régime khmer rouge, a exprimé hier ses « remords extrêmement douloureux » pour la mort de plus de 14 000 personnes dans cet ancien lycée de Phnom Penh. De son vrai nom Kaing Guek Eav, il est le premier cadre de haut rang du régime de Pol Pot, au pouvoir de 1975 à 1979, à être jugé pour crimes contre l'humanité par le tribunal mixte cambodgien et onusien.
Devant ses juges, il s'est dit entièrement responsable des meurtres, mais a ajouté qu'il avait servi une « organisation criminelle ». « J'ai découvert que j'avais fini par servir une organisation criminelle qui a détruit son propre peuple d'une manière monstrueuse. Je n'ai pas pu m'en éloigner », a dit cet ancien professeur de mathématiques aujourd'hui âgé de 67 ans. « J'étais, a-t-il ajouté, comme un rouage de la machine qu'on ne peut pas retirer. » « Mon vœu éternel est de présenter des excuses les plus respectueuses et les plus humbles pour ces décès », a-t-il dit à la barre de la salle d'audience, où plus de 600 personnes avaient pris place pour l'écouter. « Je suis psychologiquement comptable devant la population cambodgienne tout entière des âmes de ceux qui ont péri », a poursuivi Douch. « Puis-je vous implorer de m'autoriser à partager avec vous mon immense et tenace affliction et d'exprimer des remords extrêmement douloureux. »
Douch est accusé de « crimes contre l'humanité, asservissement, torture, abus sexuels et autres actes inhumains » commis dans le camp S-21, un ancien lycée reconverti en centre d'interrogatoire et de torture où périrent 14 000 « ennemis » des Khmers rouges. Seuls sept détenus ont survécu. L'accusé a ajouté qu'il était alors convaincu de combattre pour libérer le Cambodge de l'impérialisme des États-Unis. Il nie aussi avoir tué ou torturé lui-même des détenus et a répété à de multiples reprises qu'il ne faisait qu'obéir aux ordres de peur de perdre sa vie. Un argument que Karim Khan, qui représente des parties civiles, rejette. L'avocat a demandé cette semaine aux cinq juges qui devront décider du sort de Douch de ne pas retenir cette thèse. L'accusé, a-t-il dit, était « idéologiquement dans le même état d'esprit » que les dirigeants du régime khmer rouge.
Douch, dont le procès a débuté en février, est passible de la réclusion à perpétuité. La peine capitale n'existe pas au Cambodge. Hier, le procureur a réclamé au moins 40 ans de prison. L'accusation estime que l'accusé disposait d'une large autonomie dans ses fonctions de directeur du centre S-21 et qu'il n'a rien fait pour freiner ses gardiens. Au cours des 72 jours de témoignages, les juges ont entendu le récit de ces tortures, coups portés par des tuyaux métalliques, électrocution, viols avec violence, sous-alimentation. Le verdict est attendu en mars 2010.
Au total, on estime à 1,7 million le nombre de Cambodgiens exécutés, décédés sous la torture ou morts de faim, de maladie ou d'épuisement sous le gouvernement khmer rouge.
Quatre autres ex-responsables du régime sont actuellement en détention, dans l'attente de leur jugement : le « frère n° 2 » du régime de Pol Pot, Nuon Chea, l'ancien président Khieu Samphan, l'ancien ministre des Affaires étrangères Ien Sary et l'épouse de celui-ci. Pol Pot, le « frère n° 1 » du régime, est mort en 1998 près de la frontière thaïlandaise, sans jamais avoir eu à répondre du génocide dont il a été le cerveau.
Douch, qui dirigeait le centre de torture S-21 sous le régime khmer rouge, a exprimé hier ses « remords extrêmement douloureux » pour la mort de plus de 14 000 personnes dans cet ancien lycée de Phnom Penh. De son vrai nom Kaing Guek Eav, il est le premier cadre de haut rang du régime de Pol Pot, au pouvoir de 1975 à...

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