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Rapport Goldstone : Abbas accusé d'avoir cédé aux pressions

L'Autorité palestinienne était dimanche sous le feu des critiques de responsables palestiniens et arabes qui l'accusent d'avoir cédé aux pressions et permis le report par un organisme de l'ONU de l'examen d'un rapport sur des "crimes de guerre" lors de l'offensive israélienne à Gaza.

Le Conseil des droits de l'Homme a décidé vendredi de reporter à sa session de mars 2010 le vote d'une résolution sur le rapport d'enquête du juge sud-africain Richard Goldstone, qui accusait notamment Israël de "crimes de guerre" durant son offensive à Gaza en décembre-janvier.

Ce report a provoqué des remous au sein même de l'Autorité palestinienne et du mouvement Fateh du président palestinien Mahmoud Abbas.

Ainsi, le ministre de l'Economie, Bassem Khouri, a présenté samedi sa démission, jugeant que la délégation palestinienne au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU avait manqué de fermeté.

Pour sa part, un responsable du Fateh, Mohamed Dahlane, a indiqué à l'AFP que le comité central du mouvement était "totalement opposé au report".

Face à ces protestations internes, M. Abbas a décidé dimanche "la mise en place d'une commission nationale pour examiner les circonstances et le contexte dans lequel il a été décidé de reporter l'examen du rapport" Goldstone, selon l'agence officielle palestinienne Wafa.

A Gaza, le chef du gouvernement du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, a d'emblée imputé ce report à l'Autorité.

"La décision prise par Ramallah (siège de l'Autorité palestinienne) de retirer le rapport Goldstone était imprudente et irresponsable", a dit Ismaïl Haniyeh, estimant que l'on "vendait le sang des enfants de Gaza".

Selon la presse internationale, la délégation palestinienne a cédé à la pression de Washington et fini par accepter ce report bien qu'elle ait estimé que le document rapportait "des faits incontestables".

Le rapport Goldstone recommande de demander au Conseil de sécurité de saisir le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) si aucun progrès n'est réalisé d'ici six mois dans les enquêtes menées par les autorités israéliennes et l'Autorité palestinienne.

L'offensive israélienne contre la bande de Gaza, du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009, a fait plus de 1.400 morts palestiniens, en majorité des civils, selon des sources médicales palestiniennes.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu avait averti jeudi que "l'adoption du rapport Goldstone porterait un coup fatal au processus de paix" et Washington a accueilli avec satisfaction le report.

Amnesty International a en revanche regretté cette décision, appelant "le secrétaire général de l'ONU à soumettre le rapport sans délai au Conseil de sécurité".

La Ligue arabe a implicitement critiqué l'Autorité palestinienne, affirmant qu'il n y avait "pas eu de consultations préalables avec la Ligue arabe". "Nous (les Arabes) sommes tous gênés" par ce report, a déclaré samedi le secrétaire général, Amr Moussa.

"Pourquoi ont-ils accepté un report de six mois, pourquoi n'ont-ils pas réclamé la tenue d'une session spéciale du Conseil de l'ONU des droits de l'Homme dans un mois ou deux? C'est une carte importante qu'ils avaient en main pour faire pression sur Israël", a affirmé à l'AFP un diplomate de la Ligue.

La Syrie a exprimé son "étonnement"', affirmant que "cette décision de l'Autorité palestinienne" avait "entravé des efforts arabes, islamiques et internationaux visant à faire appliquer les recommandations du rapport".

Un diplomate égyptien ayant requis l'anonymat a de son côté souligné qu'"il n'y avait pas que les pressions américaines". "La Chine et la Russie étaient aussi contre la saisine du CPI ainsi que des pays de la région".

"Plusieurs pays ont des problèmes qui concernent les droits de l'Homme et ne souhaitent pas créer un précédent qui risque de les amener eux aussi plus tard devant la CPI", a-t-il noté.

L'Autorité palestinienne était dimanche sous le feu des critiques de responsables palestiniens et arabes qui l'accusent d'avoir cédé aux pressions et permis le report par un organisme de l'ONU de l'examen d'un rapport sur des "crimes de guerre" lors de l'offensive israélienne à Gaza.
Le Conseil des droits de l'Homme a décidé vendredi de...