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Moyen Orient et Monde - Témoignages

Bain de sang : des tirs dans la foule, des viols

Tirs dans la foule, femmes violées, opposants tabassés : de nombreux témoignages soulignent la violence inouïe des militaires qui ont écrasé dans le sang lundi une manifestation pacifique de l'opposition dans un stade de Conakry.
Abdoulaye Bineta Diallo se trouvait dans le stade parmi plusieurs dizaines de milliers de personnes lorsque les militaires ont tiré dans la foule. Il raconte à l'AFP : « L'armée a encerclé le stade, les Bérets rouges (garde présidentielle) ont commencé à faire des tirs. Au départ, on a pensé que c'était pour intimider. »
« Mais les gens ont commencé à tomber, il y a eu panique, il y avait plus de 100 morts » alors que « les manifestants étaient désarmés ! ». « Les militaires ont publiquement et en pleine journée violé des femmes, les ont déshabillées et ont tiré par balles sur leur sexe », poursuit-il, bouleversé par ces actes de barbarie. « Ça va provoquer une guerre civile car les gens ne sont pas près de pardonner aux militaires, ils ont dépassé les bornes », conclut-il.
Des témoignages recueillis par l'organisation de défense des droits de l'homme basée à New York, Human Rights Watch (HRW), confirment cette violence aveugle : « J'ai vu les hommes armés tirer directement sur la foule et tirer en l'air », raconte un témoin. « J'ai vu des Bérets rouges attraper des femmes qui essayaient de fuir, arracher leurs vêtements et toucher leurs parties intimes. D'autres ont battu des femmes, même sur leur sexe. C'était pathétique, les femmes hurlaient », décrit un autre témoin. « Les viols ont commencé au stade. Des militaires ont violé des femmes », a confirmé à l'AFP Mamadi Kaba, président de la branche guinéenne de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho), une ONG basée à Dakar.
Selon lui, ces viols se sont poursuivis dans les casernes et les commissariats sur les femmes arrêtées lors de la manifestation, ainsi que dans les heures qui ont suivi dans les quartiers populaires.
Les dirigeants de l'opposition, qui étaient dans le stade pour animer le rassemblement, n'ont pas échappé à la furie des militaires : Cellou Dalein Diallo, candidat à l'élection présidentielle et leader de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UDFG), témoigne : « Ils m'ont donné des coups de pied, ils m'ont cassé des côtes, ils m'ont donné des coups de crosse sur la tête, j'ai failli perdre connaissance. » Il a assuré que pendant qu'il était à terre et se faisait rouer de coups, l'un des militaires avait lancé : « On va l'achever pour en finir avec cette pagaille. »
Tirs dans la foule, femmes violées, opposants tabassés : de nombreux témoignages soulignent la violence inouïe des militaires qui ont écrasé dans le sang lundi une manifestation pacifique de l'opposition dans un stade de Conakry.Abdoulaye Bineta Diallo se trouvait dans le stade parmi plusieurs dizaines de milliers de personnes lorsque les...

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