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Lifestyle - Rencontre

Le retour de Sammy Clark

Sans jamais vraiment quitter le noir et blanc des années 70, les rythmes propres aux années 80, Sammy Clark revient avec deux CD*. Pas tout à fait le même, pas vraiment un autre. 
Qui a dit que la nostalgie n'est plus ce qu'elle était ? Il suffit de retrouver Sammy Clark, toujours très ponctuel, « une obsession », avoue-t-il,  dans ce restaurant de la place Sassine, lui-même tellement évocateur des années de guerre, pour se rendre compte que le temps avait passé, mais que le chanteur, les tempes grisonnantes, les favoris plus courts, n'a pas vraiment changé. Il reste authentique, vrai. Ce qui le rend aussi attachant auprès de son public.
Nombreux sont ceux qui se souviennent avoir grandi au son de Grandizer, notre Goldorak national, dansé sur les airs de Take Me With You, fredonné Mory Mory,  Ah ala hal'iyam ou Tami. Sammy Clark, c'est un peu comme les premiers feuilletons télévisées de Télé-Liban, comme le Saint-Georges et le Phoenicia des années glorieuses, les boîtes de nuit Equinoxe et Beach Comber des années 80. Des clichés sentimentaux, des cartes postales qui évoquent des tranches de vie quand, hier encore, tout le monde avait vingt ans.
Sammy Clark, c'est aussi ce jeune homme bien sous tous rapports, qui a choisi d'emprunter les chemins les plus droits pour embrasser une carrière de chanteur. Bon patriote qui a toujours voulu réellement participer au rayonnement du Liban par tous les moyens possibles, artistiques, culturels ou civils. Ce gendre idéal qui a refusé d'emprunter des chemins de traverse, noyés dans une vie de nuit qui ne correspondait pas à ses envies, ses valeurs et son image.

Retour sur le chanteur
Sammy Clark, de son vrai nom Sami Hobeika, est né, affirme-t-il, avec un talent pour la musique. « Enfant, je jouais déjà de l'harmonica, du piano, de la guitare, de l'orgue et de la batterie. » L'auteur de 712 chansons, en arabe et en anglais, qui fut également acteur, pour trois films, avait choisi ce pseudo pour évoquer, confie-t-il, un oiseau qui possède une belle voix. « Je pensais que les étrangers le retiendraient mieux. » À ses débuts, il chante en italien, en solo ou dans une chorale, fonde un premier groupe, Robins, puis un second, Storms, qui va durer 12 ans. C'était le temps des fleurs, des pattes d'eph', l'époque des Elvis, Tom Jones, Engelbert Hamberding, le temps des études de droit à l'USJ, puis celui de la contestation. Sami abandonne cette voie et celle de la gestion pour faire les beaux-arts.  « Je suis même parti en Autriche apprendre, durant neuf mois, la base du chant moderne. » Il participe à des concours télévisés, il sera deuxième dans l'émission Pêle-Mêle avec Pierre Gédéon et premier au Casino du Liban. En 1970, à la demande d'Élias Rahbani, à qui, il le reconnaît, « je dois beaucoup », il participe à de nombreux festivals internationaux, et d'abord à un festival de chansons à Athènes. Il sera sixième avec Jamais, jamais.   
Sa carrière se construit à coups de hits, d'abord anglais puis arabes. « J'ai trouvé très naturel, après mes premiers succès et en tant que libanais, de chanter dans ma langue et de brandir ma nationalité. » Très naturel aussi, pour ce citoyen attaché à son identité, de « faire mon devoir national ». En créant des émissions pour révéler les nouveaux talents, en apprenant l'hymne national aux écoliers et étudiants, ou encore en fondant, durant les sombres années de guerre, le club New Lebanon à Achrafieh, qui était chargé, avec des centaines de jeunes, de nettoyer les rues et d'organiser des activités sociales. 
Ces dernières années, Sammy Clark a quelque peu disparu de la scène musicale. « J'ai préféré m'occuper de ma famille, créer des festivals locaux (il est membre de la Fédération internationale des organisateurs de festivals), concevoir des émissions télévisées », ou encore promouvoir culturellement sa région de Dhour el-Choueir, comme il l'a fait cet été.
Parmi ses projets, la sortie de deux CD. Le premier,  The Return of Sammy Clark, un « best of » de ses chansons en arabe, prévu dans deux semaines. Suivi, quelques semaines plus tard, par un album de nouvelles chansons anglaises. Une émission télévisée accompagnée de The Clark's Family  Show avec ses enfants, la parution d'un ouvrage de 400 pages sur sa vie, en quête d'un éditeur, et enfin la rédaction d'un livre très personnel, « un drame que j'ai personnellement vécu ».   
«  J'aime les défis, conclut Sammy Clark, personnels et artistiques, avec des gens plus importants que moi. J'ai toujours chanté le Liban, même dans des pays qui n'étaient pas de véritables amis. » 
L'artiste, qui continue de faire des vocalises et des exercices respiratoires au quotidien, peut ainsi fièrement chanter : « Je n'ai pas changé ! »
* « The return of Sammy Clark, Best of Arabic Songs», vol.1, sortie dans deux semaines
* « May Peace Come True », sortie prévue dans un mois.
Qui a dit que la nostalgie n'est plus ce qu'elle était ? Il suffit de retrouver Sammy Clark, toujours très ponctuel, « une obsession », avoue-t-il,  dans ce restaurant de la place Sassine, lui-même tellement évocateur des années de guerre, pour se rendre compte que le temps avait passé, mais que le chanteur, les tempes...

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