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Afghanistan : environ 90 morts dans un bombardement de l'OTAN

Au moins 90 personnes, des talibans pour la plupart selon les autorités locales, ont été tuées vendredi dans le nord de l'Afghanistan dans le bombardement d'un camion-citerne par les forces internationales, l'armée allemande assurant qu'aucun civil n'a péri.

D'autres sources ont évoqué la présence de nombreux civils parmi les victimes et la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'OTAN a promis une enquête.

Jeudi soir, les talibans se sont emparés de deux camions transportant du carburant destiné aux forces internationales à Angorbagh, dans la province de Kunduz, a expliqué à l'AFP Baryalaï Basharyar Parwani, chef de la police locale.

Un "camion s'est embourbé dans le lit d'une rivière, il y avait des civils avec les talibans et ils ont été bombardés, plus de 60 personnes ont été tuées ou blessées", a-t-il assuré dans la matinée.

Entre 200 et 250 villageois s'étaient massés autour du camion, a indiqué à Kaboul à l'AFP le porte-parole du ministère de la Santé, Farid Rahil. "Hélas, un grand nombre de civils ont été tués et blessés", a-t-il ajouté.

"Cinquante-six insurgés ont été tués. Il n'y a eu aucune victime civile", assurait au contraire à Berlin l'armée allemande, en charge de la zone. Un porte-parole a ensuite reconnu qu'il n'était "pas à 100%" certain que les victimes étaient toutes des talibans.

"Environ 90 personnes ont été tuées et la plupart sont des talibans", a annoncé un peu plus tard Mahbubullah Sayedi, porte-parole du gouvernement de la province, ajoutant: "Un petit nombre de victimes sont des civils, dont quelques enfants.

"L'Isaf a reçu l'information selon laquelle des civils avaient été tués et blessés dans cette attaque (...) et enquête", a de son côté déclaré à l'AFP une porte-parole de la force à Kaboul.

Les forces étrangères ont été la cible ces derniers mois de nombreuses accusations sur des bombardements sans discrimination tuant des civils.

Mohammad Daud, 32 ans, un rescapé, a raconté à l'AFP que les talibans avaient dit aux villageois qu'ils pouvaient venir se servir dans un des camions, embourbé dans la rivière.

"Les villageois se sont rués avec tous les bidons et bouteilles qu'ils pouvaient emporter", se souvient-il.

"Il y avait 10 à 15 talibans sur le toit de la citerne et c'est à ce moment qu'ils ont bombardé, tous ceux qui étaient là sont morts", assure Mohammad Daud.

A l'hôpital de Kunduz, le correspondant de l'AFP a vu huit corps calcinés et de très nombreux blessés atrocement brûlés.

Ce nouveau bombardement, aux bilans encore flous et contradictoires, survient au moment où les Etats-Unis, dont les troupes composent l'essentiel des forces internationales, ont annoncé un changement de stratégie, avec pour objectif de gagner la confiance des populations, et diffusé de nouvelles consignes à leurs troupes, notamment pour épargner davantage les civils.

Lundi, le nouveau chef des forces américaines et de l'OTAN en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, avait ainsi recommandé dans un rapport de "revoir la stratégie" des troupes internationales après huit années de conflit. Son prédécesseur avait été écarté par Washington après la multiplication de bombardements meurtriers pour les civils.

"Nous pensons que nous disposons désormais des ressources et de la bonne approche pour commencer à faire des progrès", a déclaré jeudi soir le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, après avoir pris connaissance du rapport du général McChrystal.

"Nous disposons d'un temps limité pour prouver que cette approche fonctionne", a-t-il cependant admis. Selon un sondage publié mardi, près de six Américains sur 10 sont opposés à la guerre en Afghanistan.

Au moins 90 personnes, des talibans pour la plupart selon les autorités locales, ont été tuées vendredi dans le nord de l'Afghanistan dans le bombardement d'un camion-citerne par les forces internationales, l'armée allemande assurant qu'aucun civil n'a péri.
D'autres sources ont évoqué la présence de nombreux civils parmi les victimes...