Irak : les autorités suspendent le retrait des murs anti-attentats à Bagdad

Les autorités irakiennes ont suspendu le retrait des murs de protection à Bagdad après des attaques meurtrières et dévastatrices mercredi, ont indiqué dimanche des sources aux ministère de l'Intérieur et de la Défense.

Cette décision représente un pas en arrière dans la politique voulue par le Premier ministre Nouri al-Maliki qui avait décidé de retirer ces murs et de lever certains barrages dans une tentative de normalisation de la vie des Irakiens à la faveur d'une amélioration de la sécurité.

Peu après le double attentat suicide au camion piégé qui a visé les ministères des Affaires étrangères et des Finances et fait 95 morts au coeur de Bagdad, le gouvernement a décidé de laisser en place ces murs de béton anti-explosion, ont indiqué deux haut responsables aux ministères de l'Intérieur et de Défense sous couvert de l'anonymat.

Ces murs encerclaient de nombreux quartiers et gênaient fortement la circulation des Irakiens.

Ces sources n'ont toutefois pas été en mesure de préciser dans l'immédiat si les murs et les barrages déjà supprimés seront remis en place ou non.

Devant le ministère des Affaires étrangères dans le centre de Bagdad, très endommagé par l'explosion d'un des camions qui transportait deux tonnes d'explosifs, des ouvriers érigeaient dimanche un long mur de béton et la rue était toujours fermée à la circulation.

"Nous allons revoir notre stratégie" en matière de sécurité, a affirmé à l'AFP Salah Abdel Razzaq, le gouverneur de Bagdad, lors d'une visite d'immeubles proches du ministère des Affaires étrangères et lourdement endommagés.

"Il est possible que nous fermions certains endroits (à la circulation) afin d'en assurer la sécurité", a-t-il ajouté, estimant que les "terroristes ont exploité la demande des gens de supprimer les murs de béton après l'amélioration de la sécurité".

M. Maliki avait dû reconnaître après les attaques qu'une "réévaluation" des mesures de sécurité était nécessaire.

Ces attentats représentent un coup dur porté contre M. Maliki qui faisait de l'amélioration de la sécurité un de ses atouts de campagne pour les prochaines élections législatives à la mi-janvier.