Un imam accusé par les États-Unis de financer le Hezbollah expulsé de Côte d'Ivoire

L'imam de la communauté libanaise de Côte d'Ivoire, accusé par les États-Unis de financer le Hezbollah considéré par Washington comme un groupe terroriste, a été expulsé jeudi du territoire ivoirien, a-t-on appris samedi auprès de son entourage.

Le Libanais Abdul Menhem Kobeïssi a été "expulsé jeudi matin à l'aéroport d'Abidjan alors qu'il rentrait de Beyrouth", a déclaré à l'AFP Ali Bdeir, président de l'association culturelle el Ghadir, qui a construit la grande mosquée du quartier abidjanais de Marcory dont M. Kobeïssi est l'imam.

"Au moment des formalités administratives, des policiers l'ont interpellé et lui ont confisqué son passeport", a-t-il ajouté. Il a ensuite été remis dans un avion à destination du Liban.

"Tout le monde est surpris, on ne connaît pas les causes exactes" de cette décision, a indiqué M. Bdeir, évoquant des "démarches" en cours auprès des autorités ivoiriennes.

Interrogé par l'AFP, le ministère de l'Intérieur a confirmé l'expulsion et a invoqué des "raisons de sécurité", sans plus de précision.

Les Etats-Unis avaient annoncé fin mai des sanctions économiques visant l'imam Kobeïssi, 45 ans, ainsi qu'un homme à la double nationalité libanaise et sierra-léonaise, accusés de soutenir le Hezbollah.

Selon le Trésor américain, l'imam libanais d'Abidjan a "accueilli des hauts responsables du Hezbollah en voyage dans le pays et dans d'autres régions d'Afrique pour récolter des fonds" pour ce groupe.

Il s'est vu imposer par Washington une interdiction d'avoir des activités aux Etats-Unis, un gel de ses actifs éventuellement détenus sur le territoire américain, tandis qu'il est interdit à tout ressortissant américain d'avoir des relations d'affaires avec lui.

L'imam Kobeïssi "est confiant, il n'a rien à se reprocher", a assuré Ali Bdeir, réfutant tout financement du Hezbollah.

La communauté libanaise de Côte d'Ivoire, forte de plusieurs dizaines de milliers de personnes, est la plus importante d'Afrique.