En désignant cette juge de cour d'appel diabétique, d'origine portoricaine, divorcée sans enfant et dépeinte comme un bourreau de travail, M. Obama a voulu tenir sa promesse de campagne de privilégier une personnalité consciente des problèmes quotidiens de chaque Américain et soucieuse « d'empathie ». Mme Sotomayor est née dans le Bronx, un quartier populaire de New York, avant d'être diplômée des meilleures universités américaines.
Mais cette nomination aura été précédée d'un vif débat au Sénat. En pleine tempête politique autour de l'assurance maladie, les luttes partisanes ont pris le dessus lors de ses séances de confirmation devant la commission des Affaires judiciaires du Sénat en juillet. Tout au long de ce grand oral, Mme Sotomayor s'est efforcée de démentir les accusations de parti pris ethnique, promettant « fidélité à la loi » et désavouant avec force une de ses déclarations passées selon laquelle « une femme hispanique avisée » ferait un meilleur juge qu'un homme blanc. « Nous devons rester attentifs à ce que la politique n'affecte pas le judiciaire », a cependant déclaré mardi le sénateur républicain Jeff Sessions, en appelant ses collègues à voter contre elle. « Quelqu'un qui n'évalue pas le bon sens des limites posées au pouvoir judiciaire dans notre système démocratique ne dispose pas des qualifications essentielles pour être nommé à vie à la Cour », a argué de son côté John McCain.
Au final, alors qu'elle était vue comme une modérée capable de rallier le vote conservateur, Mme Sotomayor n'aura pas réuni autour d'elle le consensus que le président Obama aurait souhaité.
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