Le chef de ces talibans, Mohamed Yusuf, dont l'armée avait pilonné la maison au mortier mardi, a été capturé hier à Maiduguri, a indiqué une source militaire. Plus tôt dans la journée un policier sous couvert d'anonymat avait affirmé à l'AFP que le chef islamiste avait échappé à l'offensive.
L'armée, qui avait reçu des renforts, n'a visiblement pas fait de quartier à Maiduguru. « Toute la nuit, nous avons entendu des tirs dans les quartiers de Shokai et de Dekwa Lowcost », a déclaré à l'AFP un témoin. Après cette attaque, l'armée a bombardé hier matin d'autres quartiers de la ville pour écraser les dernières résistances. « Les forces de sécurité contrôlent la situation après la chute des talibans », a affirmé à l'AFP le porte-parole du gouvernement local de Borno, Usman Chiroma. En prévision de l'opération finale contre les insurgés, un millier d'hommes étaient arrivés de Calabar (Sud), et les militaires avaient reçu des véhicules blindés et des mitrailleuses lourdes. Un journaliste local a affirmé avoir vu et compté hier matin les dépouilles de 90 islamistes tués dans la nuit. Les corps étaient éparpillés autour de la mosquée et d'une base des talibans ainsi que dans une maison. Un confrère de l'AFP a aussi vu mardi et mercredi une vingtaine de dépouilles de talibans entreposées dans la cour du commissariat central.
À l'hôpital de Maiduguri, on indiquait hier à l'AFP qu'il y avait « une quantité innombrable de cadavres ». « Certains sont toujours dans les rues et autour du quartier général de la police », a-t-on ajouté. Les affrontements avec les membres de la secte « Taliban » - appelée en langue haoussa « Boko Haram » (« l'éducation occidentale est un péché ») -, avaient commencé dimanche quand ceux-ci ont tenté d'attaquer un poste de police dans l'État de Bauchi (Nord). Les violences se sont ensuite étendues aux États de Yobe, Kano et Borno. Le président Umaru Yar'adua, originaire du Nord, avait décrété lundi l'« alerte totale » et fait dépêcher des renforts. Selon lui, « ces gens sont organisés, se sont infiltrés dans la société, ont préparé des armes, appris à fabriquer des explosifs, pour déclarer le jihad » (guerre sainte). Des Nigériens et des Tchadiens, originaires de régions limitrophes du Nigeria, auraient combattu aux côtés des insurgés islamistes nigérians, selon une source policière à Maiduguri et une radio privée du Niger.
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