Les Vosges propices aux manœuvres

L'étape d'aujourd'hui entre Vittel et Colmar était déjà considérée comme une journée de moyenne montagne piégeuse sur le Tour de France, mais depuis le petit coup de force d'Alberto Contador dans Arcalis, elle a pris un nouveau relief.
Lance Armstrong lui-même envisage qu'elle puisse déjà donner lieu à un combat avec son partenaire et rival espagnol.
Colmar rappelle un excellent souvenir au cyclisme français avec la victoire de Laurent Jalabert le 14 juillet 2001 dans la ville alsacienne.
Compte tenu du combat qui promet d'avoir lieu dans cette 13e étape de 200 km, pour laquelle les oreillettes seront finalement autorisées, la victoire d'un coureur français serait considérée comme un petit exploit.
« Il s'agit d'une étape de moyenne montagne idéale pour les attaquants », assure l'Alsacien Christophe Kern, en lice pour le maillot à pois. Des coureurs offensifs seraient d'ailleurs bien inspirés de tenter le coup dès le départ, sur un parcours vallonné et pouvant contribuer à creuser l'écart. »
« La moyenne montagne commence avec le col de la Schlucht (km 105) que le Tour avait escaladé devant un public record en 2005. »
« Ensuite, il faut enchaîner avec des beaux petits cols typiques de l'Alsace, raides et pas trop longs, sur des routes étroites et abritées. »
« La portion décisive de cette étape se situe dans les 60 derniers kilomètres avec le Platzerwasel (première catégorie), le Bannstein et surtout le Firstplan (deuxième catégorie) qui fait bien mal aux jambes », dit le coureur de Cofidis.
Cette étape de Colmar a été reconnue notamment par Lance Armstrong, surpris de la difficulté du Platzerwasel que le peloton avait découvert en 1967, l'Espagnol Jose Nazabal en tête, avant une victoire de Lucien Aimar au sommet du Ballon d'Alsace.
« Les favoris doivent veiller à leur placement dans ces escalades pour ne pas être piégés et l'enchaînement de ces difficultés va user », poursuit Christophe Kern.
« Le succès de l'échappée va se décider dans le Firstplan, la dernière difficulté du jour, et le gars qui bascule en tête au sommet a de grandes chances de rallier Colmar, distant de 20 kilomètres en descente », dit-il.
Lance Armstrong envisage un premier bras de fer avec Alberto Contador, mais l'équipe Saxo Bank cache à peine avoir préparé un plan d'attaque pour replacer ses deux leaders, Andy et Frank Schleck, avant les étapes alpestres.
Météo France annonce un temps très instable et des pluies orageuses marquées toute la journée. L'orage grondera sur les routes du Tour et c'est toute sa physionomie qui pourrait en être bouleversée.