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Moyen Orient et Monde - Chine

El-Qaëda menace Pékin après les émeutes du Xinjiang

Urumqi fébrile après de nouveaux incidents mortels.
Des groupes de policiers antiémeutes étaient postés hier dans le quartier musulman d'Urumqi, théâtre de nouveaux incidents la veille, où bon nombre de commerces avaient une nouvelle fois décidé de rester clos. Dans cette zone à majorité ouïghoure de la capitale du Xinjiang, la police a tué par balles lundi deux « suspects » ouïghours, armés de couteaux, qui, selon la presse chinoise, avaient été expulsés d'une mosquée après avoir appelé les fidèles en prière au jihad, la guerre sainte. Survenant huit jours après les émeutes sanglantes à Urumqi, l'incident a montré que la ville restait extrêmement fébrile.
La branche maghrébine d'el-Qaëda, l'AQMI (el-Qaëda au Maghreb islamique), implantée en Algérie, a menacé de s'en prendre aux intérêts chinois en Afrique du Nord pour venger les musulmans du Xinjiang, selon le rapport d'un cabinet d'analyse des risques basé à Londres, Stirling Assynt, dont l'AFP a eu copie. C'est apparemment la première fois que le réseau d'Oussama Ben Laden menace directement des intérêts chinois. « Nous allons suivre de près la situation et faire des efforts conjoints avec les pays concernés pour prendre toutes les mesures nécessaires afin d'assurer la sécurité des institutions et des ressortissants chinois à l'étranger », a déclaré Qin Gang, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Des centaines de milliers de Chinois travaillent au Proche-Orient, en Afrique du Nord, dont 50 000 à Alger, ainsi qu'en Afrique sub-saharienne.
La Chine a aussi exhorté, par la voix du même porte-parole, le monde musulman à la compréhension au sujet des émeutes, réfutant les accusations de « génocide » lancées par la Turquie. « Nous espérons que les pays musulmans concernés et les musulmans sont en mesure de reconnaître la véritable nature des événements du 5 juillet à Urumqi », a déclaré Qin Gang, « il n'y a rien que l'on puisse appeler un génocide ethnique » au Xinjiang. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, s'était élevé vendredi contre « une sorte de génocide » contre les Ouïghours du Xinjiang.
À Urumqi, la police antiémeutes était déployée en force hier au cœur du quartier ouïghour, où la circulation était de nouveau restreinte. La mosquée toute proche est restée fermée, comme certains commerces. « À quoi servirait d'ouvrir ? La situation est trop tendue. On ne fait pas d'argent sans client », a souligné un boutiquier hui, autre minorité musulmane de Chine, juste passé par son échoppe de vêtements pour récupérer quelques affaires. Une commerçante ouïghoure, fataliste, avait elle, choisi d'ouvrir : « On commence à s'y faire » (à la tension), a-t-elle dit au correspondant de l'AFP, en plaçant des petits pains sur un étal devant son magasin.
Les habitants d'Urumqi ont déjà traversé neuf jours de violences ou de tensions extrêmes depuis que les émeutes ont éclaté le 5 juillet. Des Ouïghours s'en sont alors pris à des Hans, ethnie dominante en Chine, dans une flambée de violence qui, selon Pékin, a fait 184 morts et 1 680 blessés. Mais les émeutes, selon la dissidence ouïghoure, ont éclaté après la répression brutale d'une manifestation pacifique de cette communauté, qui se sent maltraitée par les autorités chinoises. Les jours suivants ont vu, à l'inverse, des Hans descendre dans les rues en quête de vengeance, malgré un impressionnant déploiement des forces de l'ordre dans les artères de la ville de 2,3 millions d'habitants. Sous haute tension, Urumqi n'avait cependant pas connu de violences depuis le milieu de la semaine dernière, lorsqu'a éclaté la fusillade de lundi.
Des groupes de policiers antiémeutes étaient postés hier dans le quartier musulman d'Urumqi, théâtre de nouveaux incidents la veille, où bon nombre de commerces avaient une nouvelle fois décidé de rester clos. Dans cette zone à majorité ouïghoure de la capitale du Xinjiang, la police a tué par balles lundi...

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