Partira, partira pas ? Le cas Ribéry agace en Allemagne

Combien le Real Madrid doit-il mettre sur la table pour obtenir le départ de Ribéry ? Les spéculations vont bon train en Allemagne, alors que la star française du Bayern Munich regarde vers Madrid.
« Le marchandage Ribéry devient chaque jour plus absurde : Ribéry veut s'en aller, les Bavarois se cramponnent et le Real Madrid attend là avec ses valises de billets », commentait le magazine Stern sur Internet, parlant d'« une comédie parfaite ».
Arrivé il y a deux ans de Marseille pour 25 millions d'euros, le « Kaiser Franck », sous contrat au Bayern jusqu'à fin 2011, a déclaré au journal L'Équipe : « C'est décidé, j'ai envie de partir », et « Ce sera le Real ou rien. »
« Monsieur l'Emmerdeur », titrait vendredi le quotidien Bild, qui d'habitude adule le milieu de terrain français de 26 ans.
Plusieurs clubs le convoiteraient dont Manchester United, Barcelone et Chelsea. Mais c'est apparemment le Real Madrid qui lui fait la cour la plus assidue, via Zinedine Zidane, conseiller du nouveau président du club Florentino Perez. « Si Ribéry veut partir, il sera alors difficile de le retenir », avait estimé début juin Franz Beckenbauer, président du conseil de surveillance du Bayern.
La direction du club répète toutefois à l'envi que Ribéry n'est pas à vendre et que le Bayern, qui a renforcé ses lignes en acquérant notamment à prix d'or l'Allemand Mario Gomez (30 millions d'euros), construit son jeu « avec Franck ».
« Nous considérons cette histoire très sereinement. J'interprète la déclaration de Franck ainsi : soit le Real, soit rien. Et là, notre réponse est claire : rien. Vous nous trouvez nerveux ? Nous ne sommes pas nerveux. Franck reste », a affirmé le président du club Karl-Heinz Rummenigge au quotidien munichois tz paru hier.

Mirobolante
Aucune offre n'a d'ailleurs été faite pour le Français, selon le manager du Bayern Uli Hoeness : ni de la part du Real, malgré « des coups de fils », ni d'un autre club, a-t-il dit mercredi à la reprise de l'entraînement, en comparant Ribéry à la plus prestigieuse rue d'un jeu de Monopoly sur laquelle le Bayern aurait édifié « quatre hôtels ». Pourtant, Hoeness a laissé une porte entrouverte : « On ne songerait (à le vendre) que si quelqu'un nous faisait une offre totalement mirobolante. » La presse allemande se demande combien le Real, qui vient de recruter à prix d'or Kaka, Cristiano Ronaldo et Karim Benzema, veut débourser pour décrocher le pompon.
Pour 50 millions d'euros, le Bayern a fait savoir qu'il ne décrocherait même pas son téléphone. Ce qui se traduit par « Offrez-en 70 et on commence à parler », juge la presse sportive.
« Les discussions sont en bonne voie », affirmait Zidane mi-juin.
Le Real comptait offrir 55 millions, Chelsea 50 millions, selon certains journaux. Mais « le problème est que les Bavarois veulent 50 millions pour chaque jambe » de Ribéry, aurait dit Jorge Valdano, directeur général du Real, selon la presse allemande.
S'il était présent mercredi à la reprise de l'entraînement, Franck Ribéry a brillé par son absence jeudi, limitant sa participation à 45 minutes le matin. Il avait « une ampoule à un pied » à cause de nouvelles chaussures, a expliqué l'entraîneur adjoint du Bayern, Andries Jonker.
Hier, Ribéry suivait depuis un balcon l'entraînement de ses camarades.
Le nouvel entraîneur du Bayern, le Néerlandais Louis Van Gaal, serait irrité du comportement et des propos de « diva » du Français, selon la presse allemande.
Dans un e-mail reçu vendredi par l'AFP, la direction du club indique avoir « prévenu les joueurs qu'à partir de maintenant », toutes les interviews se feront « exclusivement via le service de presse ».