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Iran : Karoubi veut une commission indépendante pour examiner le processus électoral

Le candidat réformateur iranien Mehdi Karoubi veut une commission indépendante examinant tout le processus électoral de la présidentielle contestée, et rejette ainsi l'autorité de celle proposée par le pouvoir, dans une lettre publiée par le journal Etemad Melli dimanche.

"Si le Conseil des gardiens (de la constitution) nomme une commission indépendante avec toute autorité pour enquêter sur tous les aspects de l'élection, je l'accepterai", écrit M. Karoubi, qui conteste avec Mir Hossein Moussavi et Mohsen Rezaï la légalité de la réélection le 12 juin du président Mahmoud Ahmadinejad.

Le Conseil des gardiens, qui dépend du guide suprême Ali Khamenei, avait donné vendredi (BIEN vendredi) 24 heures aux candidats perdants pour nommer un représentant à la commission qu'il a désigné. Mais M. Moussavi a rejeté samedi toute participation à cet organe, et M. Rezaï a dit qu'il s'y joindrait seulement si les deux autres candidats faisaient de même.

"Certains des messieurs de cette commission ont précédemment pris des positions partisanes", explique M. Karoubi, en appelant donc à la formation d'une commission "indépendante qui ait des membres plus modérés".

M. Moussavi avait été encore plus brutal samedi soir en affirmant qu'une commission "nommée par le Conseil (des gardiens) ne peut parvenir à un jugement équitable".

Celle qu'a présenté le Conseil compte exclusivement des personnalités fidèles au guide suprême, qui n'a pas ménagé son soutien à M. Ahmadinejad avant l'élection et a validé publiquement sa réélection.

On y trouve le conseiller pour les Affaires étrangères de l'ayatollah Khamenei, Ali Akbar Velayati, le chef de la commission culturelle du Parlement et proche de M. Ahmadinejad, Gholam Ali Hadad Adel, le religieux conservateur Mohammad Hassan Aboutorabifard, le procureur général Ghorban Ali Dorinajafabadi, l'ancien juriste du Conseil des gardiens Goudarz Eftekhar Jahromi et l'ancien responsable de la Fondation des martyrs Mohammad Hassan Rahimian.

M. Karoubi demande aussi que la commission ne se cantonne pas à l'examen de seulement 10% des urnes. Il exige qu'elle revoie aussi le processus de qualification des candidats à l'élection. Le Conseil des gardiens avait autorisé seulement quatre personnes à se présenter sur 446 candidats potentiels.

Il veut aussi qu'elle examine "les irrégularités de la campagne électorale, les irrégularités le jour de l'élection, et celles dans l'annonce des résultats". M. Karoubi évoque aussi un possible bourrage des urnes en demandant que la commission "vérifie les (listes d'émargement) de ceux qui ont voté avec le registre de l'Etat civil". Il affirme enfin qu'une "majorité de districts ont enregistré une participation de plus de 90%".

Malgré les positions divergentes des trois candidats contestataires face à la commission proposée par le Conseil des gardiens, celle-ci n'est pas prête de voir le jour.

M. Moussavi ne croit pas que le pouvoir puisse proposer une commission impartiale. Samedi, il a insisté "à nouveau sur l'annulation (des résultats) de l'élection comme la façon la plus appropriée de résoudre le problème".

Quant à M. Rezaï, un conservateur, il a évoqué la nécessité d'une commission qui examinerait "toutes les plaintes et protestations".

Le candidat réformateur iranien Mehdi Karoubi veut une commission indépendante examinant tout le processus électoral de la présidentielle contestée, et rejette ainsi l'autorité de celle proposée par le pouvoir, dans une lettre publiée par le journal Etemad Melli dimanche.
"Si le Conseil des gardiens (de la constitution) nomme une commission...