Le grand Brésil est de retour

« Nous avons réalisé un match extraordinaire, avec beaucoup de concentration et de qualité. C'est le genre de partie que vous n'oubliez pas. » Maicon, l'excellent défenseur droit de la Seleçao, n'exagère pas. Lors du premier grand choc de la 8e édition de la Coupe des confédérations, le Brésil a offert à ses nombreux supporteurs un véritable récital face à l'Italie (3-0). Certes, l'équipe de Marcelo Lippi a frôlé, par moments, l'indigence. Incapables de contourner l'excellent bloc défensif auriverde, les coéquipiers de Pirlo se sont contentés de chercher le jeu de tête de Luca Toni. Avec un résultat désespérant : en première mi-temps, les Italiens ne se sont procuré aucune occasion digne de ce nom.

Felipe Melo brille
En face, la circulation du ballon était d'une telle fluidité que l'on se demandait si le Brésil n'avait pas été touché par la grâce. Après plusieurs actions de grande classe et deux poteaux, le verrou italien a explosé en fin de première période. En neuf minutes, Gianluigi Buffon est allé ramasser le ballon au fond de ses filets à trois reprises. Le trident Kaka-Robinho-Luis Fabiano s'est amusé comme rarement. Mais, dans cette implacable œuvre collective, la prestation du Florentin Felipe Melo est à relever. Remportant tous ses duels, il a été à l'origine de toutes les actions brésiliennes. Le milieu défensif, qui occupe le couloir gauche, a un tel volume de jeu qu'il est devenu, en moins d'un an, un élément incontournable du système Dunga.
Le sélectionneur brésilien, qui était - il n'y a pas si longtemps encore - critiqué pour ses tactiques défensives, a véritablement réussi à équilibrer sa formation. Inconnus jusqu'alors en Europe, le défenseur gauche, Andre Santos, et le milieu droit, Ramirez, sont de vraies révélations. Le premier, qui évolue aux Corinthians, défend avec rigueur et sait se projeter intelligemment vers l'avant. Selon Le Parisien d'hier, le joueur devrait bientôt signer... à Lyon. Le club du président Aulas réaliserait, à coup sûr, une très belle opération. De son côté, Ramires Santos Nascimento enchaîne les bonnes performances. À 22 ans, celui qui a signé à Benfica pour les cinq prochaines saisons fait oublier, sans mal, Ronaldinho.

Carton plein
Après un succès délicat face à l'Égypte (4-3), puis une balade face aux États-Unis (3-0), le Brésil a donc réalisé un carton plein. En demi-finale, il affrontera le pays hôte, l'Afrique du Sud. Dans le même temps, l'intraitable équipe espagnole défiera l'équipe de Bob Bradley. Autant dire que tout le monde rêve d'une finale Espagne-Brésil. Si aucun vainqueur d'une Coupe des confédérations n'a réussi à remporter, dans la foulée, la Coupe du monde, il ne serait pas si surprenant de retrouver, dans un an, les mêmes acteurs.