« J'ai eu des discussions approfondies avec le président Assad. Nous cherchons à poursuivre ces efforts en vue d'établir des relations basées sur le respect et les intérêts mutuels », a déclaré M. Mitchell dans un communiqué. « Les États-Unis comptent sur la poursuite de ce dialogue », a ajouté l'émissaire américain, précisant que « la Syrie a un rôle vital à jouer dans la recherche d'une paix globale ».
M. Mitchell est arrivé vendredi soir à Damas en provenance de Beyrouth, accompagné du secrétaire d'État adjoint américain par intérim au Proche-Orient, Jeffrey Feltman. Sa tournée dans la région l'a déjà mené en Israël, dans les territoires palestiniens, en Jordanie et en Égypte.
L'administration Obama est engagée dans des contacts diplomatiques prudents avec la Syrie après une longue période de relations tendues entre Damas et Washington, dans le cadre de ses efforts pour promouvoir la paix entre Israël et ses voisins.
« Nous sommes conscients des difficultés qui nous attendent. Mais nous partageons l'obligation de créer les conditions pour que les négociations démarrent dans les plus brefs délais et soient conclues avec succès. Il est dans l'intérêt de tous ceux qui sont à la recherche de la paix - Américains, Européens, Arabes, Israéliens et autres - de soutenir cet effort par des démarches concrètes », a souligné M. Mitchell.
Le président Assad a pour sa part souligné « les constantes de la politique syrienne, à savoir la recherche d'une paix juste et globale basée sur les résolutions » du Conseil de sécurité 242 et 338, qui exigent le retrait israélien intégral du Golan en échange de la paix, selon l'agence officielle SANA. M. Assad a affirmé « l'importance du dialogue sérieux et constructif basé sur le respect et les intérêts mutuels afin de parvenir à une vision claire et précise de la paix recherchée ».
La presse syrienne a affiché hier un optimisme quant aux chances de réaliser la paix dans la région, au lendemain de la visite à Damas de George Mitchell.
« Aujourd'hui, un véritable optimisme règne sur la scène car les deux parties (syrienne et américaine) réalisent l'importance de l'amélioration des relations bilatérales pour réaliser une paix globale » dans la région, écrit le quotidien officiel as-Saoura.
« L'obstination israélienne requiert une intervention sérieuse et influente de la part des États-Unis », écrit pour sa part al-Baas, le journal du parti au pouvoir en Syrie.
Sur un autre plan, une délégation militaire américaine a examiné avec des responsables syriens « les moyens d'entamer une coopération en matière de sécurité entre les deux parties en Irak », révèle le quotidien syrien al-Watan. Cette réunion, la première du genre depuis 2004, est intervenue « à la demande des Américains », affirme le journal, précisant que « plusieurs requêtes similaires formulées tout au long des années précédentes avaient été rejetées par la Syrie à cause de l'absence d'une couverture politique nécessaire à une telle coopération ».
Le journal a expliqué cette réunion par la reprise du dialogue politique syro-américain, renforcé par la visite de l'émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell et la prochaine nomination d'un ambassadeur américain à Damas.