Les zones tribales semi-autonomes pakistanaises sont secouées par les violences depuis la fin 2001 lorsqu'elles sont devenues un refuge pour des centaines de talibans et leurs alliés d'el-Qaëda fuyant l'intervention militaire américaine qui a chassé les premiers du pouvoir en Afghanistan. Les talibans ont depuis étendu leur influence à l'est des zones tribales, notamment dans la vallée de Swat, se rapprochant de la capitale Islamabad. Sept attentats ont eu lieu depuis un mois à Peshawar, la grande ville du nord-ouest du pays, dont le dernier en date, une attaque-suicide mardi soir contre l'hôtel Pearl Continental, a fait au moins 18 morts et 57 blessés. Au moins deux étrangers, employés des Nations unies, ont été tués : le Serbe Aleksandar Vorkapic du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et la Philippine Perseveranda So, de l'Unicef, a indiqué l'ONU. La police et les secours continuaient d'extraire des corps des gravats de ce qui était le meilleur hôtel de Peshawar, et dont le sort rappelle celui du plus grand hôtel d'Islamabad, le Marriott, détruit le 20 septembre 2008 dans un attentat-suicide qui a fait 60 morts.
L'attaque n'a pas été revendiquée, mais il s'agit, selon le gouvernement, d'une riposte des talibans. « L'attentat du Pearl Continental est une riposte à l'offensive de Swat et l'on ne peut exclure que ces attaques vont se multiplier », a déclaré à l'AFP le ministre de l'Information de la Province du Nord-Ouest, Mian Iftikhar Hussain. L'attentat a été mené par au moins deux kamikazes qui ont précipité contre l'hôtel un camion piégé avec plus de 500 kg d'explosifs, selon la police.
À New York, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a condamné l'attentat « dans les termes les plus vigoureux », se disant « attristé par le grand nombre » de victimes.
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