Sous le thème « Culture et patrimoine », le parcours touristique proposé par Majal, un observatoire créé au sein de l'ALBA - Université de Balamand pour la construction et la reconstruction au Liban, vise à attirer l'attention sur l'importance de la préservation d'un héritage porteur de la « mémoire collective » beyrouthine ; à prendre conscience du potentiel que représente le patrimoine et de la menace qui pèse sur ce paysage urbain, autrefois comparé à un tableau d'orientaliste et aujourd'hui mutilé par la main de l'homme.
Sollicité par la municipalité de Beyrouth dans le cadre de l'élaboration du projet Archimedes - piloté par la ville de Venise et cofinancé par la Commission européenne -, l'observatoire Majal, dirigé par l'architecte-urbaniste Serge Yazigi, s'était penché sur les enjeux et les perspectives de revitalisation des quartiers formant la ceinture périphérique du centre-ville. « L'organisation d'un événement culturel constitue l'une des actions préconisées à moyen terme dans les recommandations », a indiqué M. Yazigi, au cours d'une conférence donnée à la Mission culturelle française. « Le développement économique d'une ville ne peut être stimulé que par des facteurs ayant trait à la qualité du cadre de vie, des services et des réseaux ainsi qu'à l'existence d'activités de loisirs, mais aussi et surtout de culture. Cette dernière est un levier important de régénération d'une zone, et sans elle les villes bâties ou régénérées peuvent révéler leur fragilité », a-t-il encore souligné, ajoutant que « la mise en place d'une action squelette à Zokak el-Blat servira à promouvoir la zone et à encourager les habitants de Beyrouth à se la réapproprier...
pacifiquement ».
Deux autres manifestations, insérées dans la dynamique du projet « Beyrouth, capitale mondiale du livre », sont également prévues lors de ces journées organisées par le collectif Université Saint-Joseph, Majal-ALBA et PromOrient : la projection d'un court-métrage retraçant l'histoire de l'alphabet phénicien. Ce film d'animation, réalisé par Amandine Brenas et produit par Michel Ghosn, s'inspire du Petit livre de l'alphabet phénicien de Nina Abi Fadel et d'Anne-Marie Afeiche, responsable des études et publication à la Direction générale des antiquités.
Dans la cour intérieure du Lycée Abdel-Kader, qui dispose de magnifiques bâtiments anciens et d'une vue magique sur le patriarcat et l'école Maaniyeh, un spectacle Sons et lumières relatant l'histoire des lettrés de la Nahda et du quartier de Zokak el-Blat sera assuré par deux enseignants de l'IESAV, Michel el-Esta et Jean Gebran. Le texte est signé Chérif Majdalani, auteur de Caravansérail et Histoire de la grande maison.