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Liban - Regards sur ville

Pleins feux sur 26 bâtiments de Zokak el-Blat

Ancien sanctuaire de notables sunnites et de riches marchands chrétiens qui ont bâti des demeures bourgeoises, des résidences aristocratiques et des institutions académiques, Zokak el-Blat sera à l'honneur les 18, 19 et 20 juillet. Des visites guidées sur les sites-clés de la zone permettront de découvrir un magnifique patrimoine architectural ottoman et mandataire.
Première zone d'extension de la ville médiévale, Zokak el-Blat, qui veut dire « route pavée », abrite des édifices exceptionnels par la richesse de leur variété architecturale. Au début des années quatre-vingt-dix, 96 constructions présentant un intérêt historique ou culturel avaient été répertoriées dans le secteur. Il n'en subsiste aujourd'hui que 26, dont le magnifique bâtiment du poète Béchara el-Khoury (Akhtal al-Saghir) occupé par un atelier de menuiserie ; la vieille demeure des Farjallah devenue le siège de l'Orient Institut allemand ; le patriarcat grec-catholique reconverti en collège ; la maison d'enfance de la diva libanaise, Feyrouz ; la somptueuse demeure des Honeiné, ou encore celle des Ziadé, toutes deux squattées et dans un état de délabrement avancé. C'est dans ce quartier également qu'ont été fondées les premières écoles, aussi bien missionnaires que laïques, ainsi que la première imprimerie nationale ; que de poètes, écrivains et journalistes célèbres de la Renaissance (Nahda) y ont vécu ou travaillé, comme Nassif et Ibrahim Yaziji, Boutros Boustany, Khalil Moutran, cheikh Ahmad Abbas al-Azhari, cheikh Abdel Kader Kabbani, Hussein Beyhum ou Khalil Sarkis, fondateur du quotidien Lissan ul-Hal.
Sous le thème « Culture et patrimoine », le parcours touristique proposé par Majal, un observatoire créé au sein de l'ALBA - Université de Balamand pour la construction et la reconstruction au Liban, vise à attirer l'attention sur l'importance de la préservation d'un héritage porteur de la « mémoire collective » beyrouthine ; à prendre conscience du potentiel que représente le patrimoine et de la menace qui pèse sur ce paysage urbain, autrefois comparé à un tableau d'orientaliste et aujourd'hui mutilé par la main de l'homme.
Sollicité par la municipalité de Beyrouth dans le cadre de l'élaboration du projet Archimedes - piloté par la ville de Venise et cofinancé par la Commission européenne -, l'observatoire Majal, dirigé par l'architecte-urbaniste Serge Yazigi, s'était penché sur les enjeux et les perspectives de revitalisation des quartiers formant la ceinture périphérique du centre-ville. « L'organisation d'un événement culturel constitue l'une des actions préconisées à moyen terme dans les recommandations », a indiqué M. Yazigi, au cours d'une conférence donnée à la Mission culturelle française. « Le développement économique d'une ville ne peut être stimulé que par des facteurs ayant trait à la qualité du cadre de vie, des services et des réseaux ainsi qu'à l'existence d'activités de loisirs, mais aussi et surtout de culture. Cette dernière est un levier important de régénération d'une zone, et sans elle les villes bâties ou régénérées peuvent révéler leur fragilité », a-t-il encore souligné, ajoutant que « la mise en place d'une action squelette à Zokak el-Blat servira à promouvoir la zone et à encourager les habitants de Beyrouth à se la réapproprier...
pacifiquement ».
Deux autres manifestations, insérées dans la dynamique du projet « Beyrouth, capitale mondiale du livre », sont également prévues lors de ces journées organisées par le collectif Université Saint-Joseph, Majal-ALBA et PromOrient : la projection d'un court-métrage retraçant l'histoire de l'alphabet phénicien. Ce film d'animation, réalisé par Amandine Brenas et produit par Michel Ghosn, s'inspire du Petit livre de l'alphabet phénicien de Nina Abi Fadel et d'Anne-Marie Afeiche, responsable des études et publication à la Direction générale des antiquités.
Dans la cour intérieure du Lycée Abdel-Kader, qui dispose de magnifiques bâtiments anciens et d'une vue magique sur le patriarcat et l'école Maaniyeh, un spectacle Sons et lumières relatant l'histoire des lettrés de la Nahda et du quartier de Zokak el-Blat sera assuré par deux enseignants de l'IESAV, Michel el-Esta et Jean Gebran. Le texte est signé Chérif Majdalani, auteur de Caravansérail et Histoire de la grande maison.
Première zone d'extension de la ville médiévale, Zokak el-Blat, qui veut dire « route pavée », abrite des édifices exceptionnels par la richesse de leur variété architecturale. Au début des années quatre-vingt-dix, 96 constructions présentant un intérêt historique ou culturel avaient...
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