Dans ce contexte, la police israélienne s'est, selon un éditorial du Haaretz, trouvé une nouvelle activité : la chasse aux activités culturelles organisées à Jérusalem-Est. Le dernier incident en date, note le quotidien israélien, remonte au 23 mai. Ce jour-là, un maître suédois des romans policiers, Henning Mankell, et Michael Palin, l'un des créateurs des Monty Python, devaient participer à un événement organisé au théâtre Hakawati. Ni une ni deux, face à la menace imminente d'une prolifération de matière grise, la police israélienne a dispersé les participants et fermé le théâtre. Quand les organisateurs ont tenté de tenir l'événement dans un autre lieu, les forces de police sont, à nouveau, intervenues.
Choqué par ces méthodes brutales, l'écrivain suédois a appelé les personnes venues assister, en vain, à l'événement à ne pas perdre espoir, indique le Haaretz. « Mais l'espoir s'amenuise. Une force de police qui empêche la tenue d'activités culturelles et artistiques n'est pas la force de police d'un pays démocratique », s'insurge le quotidien israélien. « Une police qui interdit des lectures par des auteurs est une police de la pensée. L'avenir de Jérusalem est toujours sujet à négociation. Il ne sera pas déterminé par des hommes en bleu qui empêchent un écrivain de dire ce qu'il à dire », peut-on encore lire dans cet éditorial.
« Ce qui n'est pas sujet à négociation est le fait que deux peuples vivent à Jérusalem et qu'ils doivent tous deux être respectés », conclut le Haaretz.