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Moyen Orient et Monde - Dans la presse

Obama empêtré dans la toile de Netanyahu

Pour Roger Cohen, éditorialiste pour le New York Times, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a gagné le premier round contre le président américain. « Ce qui n'est bon ni pour les intérêts américains ni pour la sécurité à long terme d'Israël », note-t-il.
Pour Cohen, Obama a reculé face à Netanyahu, en déclarant, d'abord, qu'une réévaluation du calendrier des négociations avec l'Iran était possible d'ici à la fin de l'année. Le président américain a également évoqué des « sanctions internationales plus dures » contre l'Iran, ce qui remet en question sa politique d'ouverture fondée sur l'idée que « ce processus n'avancera pas avec des menaces ».
Netanyahu a également complimenté Obama sur le fait qu'il « ait laissé toutes les options sur la table », alors que le président américain n'a pas prononcé cette phrase avec lui.
En contrepartie, Obama n'a même pas reçu d'engagement de la part de Benjamin Netanyahu sur un État palestinien.
Pour Robert Cohen, il est grand temps, pour Obama, d'être réaliste.
« Trois choses sont claires », estime Cohen. Si Obama permet que l'agenda israélien sur l'Iran devienne également celui des États-Unis, alors sa capacité à atteindre ses objectifs est morte. Il est essentiel qu'Obama s'en tienne à un cadre américain afin de sortir d'une impasse dans laquelle les États-Unis sont coincés depuis 30 ans, affirme l'éditorialiste.
Ensuite, il est indispensable de reconnaître que le « jeu des sanctions n'est qu'une farce ». « Il n'y aura pas de « sanctions invalidantes » - une formule d'Hillary Clinton - car la Chine et la Russie ont leurs propres intérêts en Iran », note Roger Cohen. La Chine a fait semblant de soutenir des sanctions modérées contre l'Iran, tout en devenant, ces dernières années, le premier partenaire commercial de Téhéran. Moscou, rappelle également Cohen, a formé des ingénieurs iraniens tout en calculant comment l'Iran pourrait l'aider à diminuer la domination américaine sur le monde.
En matière de sanction, note l'éditorialiste, seul un blocus total pourrait avoir un impact. Mais il s'agit là d'un acte de guerre. Quant à un durcissement des sanctions, il ramènerait la diplomatie américaine aux années Bush et à leur politique stérile. Et sur ce point, l'exemple nord-coréen montre l'inefficacité d'une telle stratégie.
Le troisième point, souligne Roger Cohen, est la nécessité, pour Obama, de se départir de ce que Nader Mousavizadeh, de l'Institut international pour les études stratégiques, appelle « un mélange d'innovation rhétorique et de politique de la continuation », et de développer une nouvelle approche du dossier iranien, non basée sur le principe de la carotte et du bâton. Il s'agit là de prendre en considération la fierté et l'insécurité iraniennes, l'idée étant de permettre à l'Iran, dans le cadre d'un nouvel accord pour la sécurité régionale, de conserver un programme limité d'enrichissement d'uranium, à condition qu'il soit placé sous extrême surveillance.
« Netanyahu parle beaucoup de la " menace existentielle " que représente l'Iran. Les États-Unis font face à une menace quotidienne et prosaïque : beaucoup plus de jeunes hommes et de jeunes femmes américains vont mourir en Irak et en Afghanistan dans les années à venir, si aucune percée n'est enregistrée sur le dossier iranien. Obama doit rappeler cela à Israël. »
Obama devrait également, note Cohen, dire à Bibi que ce n'est pas tant Amalek (l'ennemi biblique des juifs auquel Netanyhau tente d'associer l'Iran) qui représente une menace existentielle pour Israël que l'hubris, à savoir la démesure, la prétention démesurée. Hubris incarné par une attaque contre l'Iran, qui placerait l'État hébreu en guerre contre les Perses mais aussi contre les Arabes, ébranlerait son alliance avec les États-Unis et lancerait Téhéran dans une course effrénée à la bombe nucléaire, avec le soutien de tous les musulmans.
Pour Roger Cohen, éditorialiste pour le New York Times, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a gagné le premier round contre le président américain. « Ce qui n'est bon ni pour les intérêts américains ni pour la sécurité à long terme d'Israël », note-t-il.Pour Cohen, Obama a...
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