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Moyen Orient et Monde - Birmanie

La junte sous pression occidentale pour libérer Aung San Suu Kyi

La santé de l'opposante reste précaire.
La junte militaire en Birmanie était soumise à une forte pression occidentale hier pour libérer la dirigeante de l'opposition Aung San Suu Kyi, transférée dans une prison pour avoir violé les termes de son assignation à résidence.
« Les autorités birmanes ont une responsabilité écrasante concernant son état de santé », a dit à l'AFP un diplomate occidental en poste à Rangoun. Jeudi, Mme Suu Kyi a été transférée de sa résidence vers la tristement célèbre prison d'Insein où elle a été inculpée en liaison avec la mystérieuse intrusion d'un Américain, John Yettaw, début mai dans sa demeure à Rangoun. Avant son transfèrement dans le complexe d'Insein, la lauréate du prix Nobel de la paix, âgée de 63 ans, « avait besoin d'être hospitalisée pour des examens plus approfondis », a souligné le diplomate en qualifiant de « précaire » et « d'inquiétant » son état de santé actuel.
L'ONU, l'Union européenne, les États-Unis et de nombreux autres pays occidentaux ont fermement condamné la nouvelle inculpation de Mme Suu Kyi qui a été privée de liberté pendant plus de 13 des 19 dernières années. En revanche, les pays asiatiques, en particulier les grands voisins de la Birmanie - Chine et Inde en tête -, tardaient encore une fois hier à monter au créneau pour obtenir des concessions de la junte avec qui ils font habituellement affaire. « J'ai écrit hier aux représentants des pays asiatiques, notamment les Chinois, les Thaïlandais, les Indonésiens, les Japonais, tous ceux qui sont susceptibles d'avoir des relations avec la junte, pour qu'ils fassent pression, parce que la clé est là », a déclaré la secrétaire d'État française aux Droits de l'homme Rama Yade. Amnesty International a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU et l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) à exiger la « libération immédiate » d'Aung San Suu Kyi qui, selon son avocat, garde « le moral ».
Le procès de l'opposante pour l'affaire Yettaw doit théoriquement s'ouvrir lundi à la prison d'Insein où sont incarcérés nombre des 2 100 détenus politiques de Birmanie, pays gouverné par des militaires depuis 1962. Les médias officiels birmans n'ont diffusé aucune information sur l'inculpation de Mme Suu Kyi, dont l'ordre d'assignation à résidence expirait le 27 mai et qui risque désormais jusqu'à cinq ans de prison si elle est condamnée en liaison avec l'affaire Yettaw.
Cette affaire a été révélée alors que le régime des généraux a la ferme intention d'organiser l'année prochaine des élections nationales et qu'il entend contrôler de bout en bout ce processus, auquel n'ont pas été associés Mme Suu Kyi et sa formation politique, la Ligue nationale pour la démocratie (LND). « Cela ne veut pas dire forcément que l'affaire (Yettaw) ait été montée en amont par les autorités birmanes » mais « elles l'utilisent » et saisissent « toute occasion pour prolonger la détention de Mme Suu Kyi », a noté le diplomate, ajoutant: « Tout ça est lié au processus électoral. »
Selon des informations diffusées aux États-Unis, l'Américain qui s'est rendu à la nage au domicile d'Aung San Suu Kyi, situé en bordure d'un lac, a tous les dehors d'un Don Quichotte des temps modernes, qui semble avoir agi seul, en vue d'un but chimérique. John William Yettaw, âgé de 53 ans et qui risque lui-même jusqu'à cinq ans de prison, est un vétéran de la guerre du Vietnam et il est le père de sept enfants. Avant son aventure, l'Américain a expliqué en Thaïlande à des mouvements d'opposition birmans qu'il préparait « un livre religieux sur l'héroïsme ». Il appartient à l'Église mormone, une religion prosélyte et austère qui revendique 13 millions de fidèles. Selon l'avocat Kyi Win, très proche de Mme Suu Kyi, John Yettaw est « un aventurier » qui porte l'entière responsabilité de l'affaire.
La junte militaire en Birmanie était soumise à une forte pression occidentale hier pour libérer la dirigeante de l'opposition Aung San Suu Kyi, transférée dans une prison pour avoir violé les termes de son assignation à résidence.« Les autorités birmanes ont une responsabilité écrasante concernant...

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