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En Égypte, Netanyahu élude la question d'une solution à deux États

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a éludé lundi en Égypte la question d'une solution à deux États, israélien et palestinien, face au président Hosni Moubarak qui le pressait de donner des gages clairs de son engagement envers la paix.

"Le Premier ministre m'a assuré que son gouvernement était engagé à parvenir à la paix. Je lui ai dit de mon côté que l'Egypte attendait des positions positives reflétant cet engagement et réalisant la paix (...) en suivant la solution à deux Etats", a déclaré M. Moubarak.

"La paix est réalisée par les forts, ceux qui ont le courage de prendre des décisions difficiles et qui sont capables d'appliquer leurs engagements", a-t-il lancé.

Mais M. Netanyahu a éludé cette question, se bornant à dire qu'il espérait une reprise des négociations de paix "dans les semaines à venir".

Les deux dirigeants s'exprimaient lors d'une brève conférence de presse commune, à l'issue de plus de deux heures de discussions à Charm el-Cheikh, dans le Sinaï égyptien.

"Nous voudrions reprendre dès que possible les négociations avec les Palestiniens et j'espère qu'elles reprendront dans les semaines à venir", a affirmé M. Netanyahu.

"Nous voudrions étendre la paix d'abord avec nos voisins palestiniens. Nous souhaitons qu'Israël et les Palestiniens vivent avec des perspectives de paix, de sécurité et de prospérité", a-t-il ajouté.

"Ces trois choses vont ensemble, et non pas l'une aux dépens de l'autre", a-t-il dit lors de cette visite, sa première à l'étranger depuis son entrée en fonctions le 1er avril, visant à préparer son entretien avec le président américain Barack Obama le 18 mai à Washington.

Selon M. Moubarak, lui aussi attendu prochainement aux États-Unis, les deux dirigeants ont discuté de la trêve dans la bande de Gaza et des efforts en vue de favoriser un échange de prisonniers entre Israéliens et Palestiniens, ainsi que de la "colonisation et de ses conséquences négatives sur les opportunités de paix".

Réagissant aux déclarations de M. Netanyahu, le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé qu'elles étaient "sans valeur et ne conduiront pas à un règlement".

"Nous voulons l'application d'un règlement sur le terrain et non pas nous engager dans de nouvelles négociations", a ajouté le porte-parole, Nabil Abou Roudeina, dans une déclaration à l'AFP à Ramallah, en Cisjordanie.

Il a exclu toute reprise des négociations avec Israël sans que celui-ci "accepte le règlement basé sur deux États, arrête la colonisation et lève les barrages".

À New York, pendant ce temps, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé lundi Israël à "changer fondamentalement sa politique en matière de colonies de peuplement" dans les territoires occupés, lors d'un débat au Conseil de sécurité.

Les relations entre le Premier ministre israélien, un "faucon", et M. Moubarak étaient tendues lors du premier mandat de M. Netanyahu de 1996 à 1999, mais l'Égypte est le seul État arabe avec la Jordanie à avoir signé la paix avec l'État hébreu.

Le Caire soutient la création d'un État palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza après un retrait d'Israël des territoires conquis en 1967, et exige l'arrêt de la colonisation ainsi qu'un retrait d'Israël du plateau syrien du Golan.

Le gouvernement Netanyahu écarte ces retraits, n'envisage pas la création d'un État palestinien souverain et entend poursuivre la colonisation en Cisjordanie.

Mais il estime possible de renforcer les liens avec des pays arabes comme l'Égypte et la Jordanie face à l'Iran, que M. Netanyahu considère comme le plus grand obstacle à la paix dans la région.

"Puisqu'Israël et l'Égypte cherchent tous deux un avenir d'espoir et de paix, nous devons renforcer la coopération entre nous" face aux "éléments menaçant la stabilité du Moyen-Orient", a déclaré M. Netanyahu.

"Le Premier ministre m'a assuré que son gouvernement était engagé à parvenir à la paix. Je lui ai dit de mon côté que l'Egypte attendait des positions positives reflétant cet engagement et réalisant la paix (...) en suivant la solution à deux Etats", a déclaré M. Moubarak.
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