Shimon Peres dit au pape que la paix est en marche au Proche-Orient

Le président israélien, Shimon Peres, a confié au pape que la paix au Proche-Orient était en marche, lundi après-midi lors d'une réception à la présidence de l'Etat à Jérusalem.

"L'année de votre visite ici pourrait offrir des opportunités pour nous et nos voisins de parvenir à la paix", a déclaré M. Peres en présence de Benoît XVI.

"Des efforts concertés pour faire de cette année une année historique pour le bien de tous les peuples, de toutes les religions, de tous les enfants", a poursuivi le président israélien.

M. Peres a salué le souverain pontife d'un "Shalom, Shalom", paix en hébreu.

"Nous vous considérons comme un promoteur de la paix et un grand chef spirituel porteur du message de la paix pour ce pays et tous les autres", a dit M. Peres à son hôte arrivé quelques heures plus tôt pour un pèlerinage de cinq jours en Israël et en Cisjordanie.

"Les divisions sont tenaces, mais les peuples de la région sont fatigués des guerres. Nous surmonterons les divisions historiques, et nous allons écrire une nouvelle histoire empreinte de foi et de paix", a ajouté M. Peres.

M. Peres a ensuite rappelé que son pays a été créé en 1948, trois ans après le génocide de six millions de juifs par les nazis.

"Notre Etat est issu des cendres de nos soeurs et frères innocents exterminés dans les chambres à gaz de Hitler. La fumée des crématoires s'est transformée en lumière qui guide nos vies", a-t-il affirmé.

"Notre foyer en Israël est devenu un refuge pour ceux qui n'ont connu que la mort. En tant que descendants des victimes, nos coeurs sont sensibles à la souffrance des autres", a-t-il poursuivi.

M. Peres a ensuite appelé à oeuvrer à la paix et à la réconciliation.

"Les chefs spirituels doivent réduire l'animosité, de sorte que les responsables politiques n'aient pas recours aux moyens de destruction. Les vieilles querelles se sont émoussées (...) Les liens de la réconciliation et de la compréhension sont à présent tissés entre le Saint Siège et le peuple juif", a souligné le président israélien.

Dès sa descente d'avion à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, le pape a condamné l'antisémitisme en le qualifiant de "répugnant" et de "totalement inacceptable".

Utilisant le terme hébraïque de "Shoah", le pape a en outre déclaré que "le peuple juif a tragiquement fait l'expérience des terribles conséquences d'idéologies qui nient la dignité fondamentale de toute personne humaine".