Washington compte honorer l'accord de retrait d'Irak, dit Pelosi à Bagdad

La présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, a affirmé dimanche à Bagdad que Washington comptait respecter l'accord signé avec l'Irak prévoyant le retrait des forces américaines des villes irakiennes d'ici fin juin.

"C'est le plan qui a été établi et nous voulons l'honorer", a déclaré l'élue démocrate à l'issue d'un entretien avec le président du Parlement irakien, Iyad al-Samarraï.

Elle a également rencontré le Premier ministre Nouri al-Maliki.

Mme Pelosi est arrivée dimanche matin dans la capitale irakienne pour une visite qui intervient dans un contexte sensible pour les Etats-Unis. Aux termes de l'accord de sécurité conclu en novembre avec Bagdad, les forces américaines doivent avoir quitté les villes irakiennes avant fin juin et le pays d'ici fin 2011.

Or l'Irak connaît depuis février un regain de violences, notamment à Bagdad et Mossoul (nord), la deuxième ville du pays.

Avril a été le mois le plus meurtrier en Irak depuis septembre dernier avec 355 Irakiens et 18 militaires américains tués, selon des chiffres officiels.

M. Maliki a de son côté estimé dans un communiqué diffusé à l'issue de son entrevue avec Mme Pelosi que l'Irak n'avait plus autant besoin de soldats dans ses villes.

"Nous n'avons pas besoin d'un nombre de soldats aussi important dans les villes car nous les contrôlons", a-t-il dit. "Un retrait responsable n'affectera pas la situation de la sécurité."

"Nous travaillons sur le développement de nos capacités en matière de renseignements.", a-t-il ajouté.

Le général américain Ray Odierno, commandant la coalition internationale en Irak, s'était montré confiant vendredi quant à l'objectif de retrait.

"Nous nous sommes retirés de toutes les villes sauf deux, Bagdad et Mossoul", avait-il déclaré lors d'une conférence de presse au Pentagone. Mais "nous sommes sur le point de quitter Bagdad (...) Nous avons encore des problèmes à régler à Mossoul mais je pense que nous sommes sur la bonne voie."

Les Etats-Unis comptent actuellement environ 139.000 soldats en Irak.

Mme Pelosi a affirmé dimanche lors d'une conférence de presse que le retrait militaire américain s'accompagnerait d'une "intense implication politique" des Etats-Unis.

"Nous avons parlé ëavec M. Samarraïû de la façon d'avancer en luttant contre la corruption, en construisant la démocratie, en renforçant l'armée et la police (...), en le faisant sans favoriser quelconque confession religieuse mais au bénéfice de tous les Irakiens", a-t-elle ajouté.

Première femme élue à la présidence de la Chambre des représentants, Mme Pelosi s'était déjà rendue en Irak janvier 2007 et en mai 2008.