Préservatif : Benoît XVI échappe à une condamnation des eurodéputés

A une courte majorité, les députés européens réunis à Strasbourg ont renoncé jeudi à condamner le pape Benoît XVI pour ses propos récents en Afrique sur le préservatif, qui avaient suscité la polémiquee.

Par 253 voix contre 199 et 61 abstentions, les eurodéputés ont décidé de ne pas inclure à leur rapport annuel sur les Droits de l'Homme dans le monde un paragraphe qui condamnait "fermement" les récentes déclarations du pape, et redoutait qu'elles "n'entravent fortement la lutte contre le sida".

Au nom des conservateurs, le chrétien-démocrate allemand Hartmut Nassauer a pris la parole au moment du vote pour décréter ce paragraphe "irrecevable", estimant qu'il n'avait pas sa place dans un rapport consacré aux atteintes aux Droits de l'Homme.

"Il compare les déclarations du pape à des violations des droits de l'Homme les plus terribles" dans le monde, ce qui constitue "une discrimination incroyable vis-à-vis du pape", a-t-il souligné.

Les conservateurs ont ensuite refusé un amendement oral qui atténuait la virulence du paragraphe incriminé et aurait pu le rendre plus acceptable aux yeux de certains eurodéputés.

Les propos tenus à la mi-mars par Benoît XVI à l'occasion d'un voyage en Afrique avaient provoqué un tollé dans plusieurs pays européens.

En route pour le Cameroun, le 17 mars, il avait déclaré que l'on ne pouvait "pas résoudre le problème du sida (...) avec la distribution de préservatifs" et que, "au contraire", leur "utilisation (aggravait) le problème".

Le parlement belge, notamment, a adopté début avril une résolution jugeant ces propos "inacceptables".

Réagissant à la polémique, le Vatican avait dénoncé l'utilisation dans un but d'intimidation d'un "extrait d'interview tronqué et isolé de son contexte".