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II- Priorité du HCR : éviter que les réfugiés au Liban soient jetés en prison - Immigration clandestine

II- Priorité du HCR : éviter que les réfugiés au Liban soient jetés en prison

Le HCR apporte une protection aux clandestins auxquels il a accordé le statut de réfugiés. Après avoir réussi à empêcher leur rapatriement forcé, à l'issue d'un accord avec les autorités libanaises, l'organisation œuvre aujourd'hui à leur éviter la prison (voir « L'Orient-Le Jour » du mercredi 29 avril).
« Seulement 9 % des ressortissants soudanais qui se sont présentés au Liban aux bureaux du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en 2008 ont obtenu le statut de réfugiés », affirme Laure Chedraoui, responsable de la communication au sein de l'organisation. Elle précise que 105 Soudanais actuellement présents au Liban portent le statut de réfugiés du HCR. La majorité vient du Darfour et une partie vient aussi du sud du Soudan. Par ailleurs, 466 autres Soudanais sont demandeurs d'asile et leur demande est en cours d'étude.
Mais qui a droit à la carte de réfugié du HCR ? « Toute personne ayant fui son pays par peur de persécution du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques et ayant besoin de protection internationale et d'asile, sur base de la Convention des Nations unies de 1951 et du Protocole de 1967 relatifs au statut des réfugiés », explique Mme Chedraoui. Elle ajoute que « ces personnes sont dans l'incapacité de retourner dans leur pays, car ce dernier ne les protège pas contre la persécution. Elles sont alors placées sous la protection des Nations unies. »

Pas de rapatriement forcé pour les réfugiés
La porte-parole de l'organisation observe qu'à l'issue de la demande effectuée par les candidats, ceux-ci sont sollicités pour un entretien portant sur les raisons de leur requête auprès du HCR et sur leur histoire, dans leur pays. « C'est suite à cette interview très détaillée que leur cas sera accepté ou refusé », note-t-elle.
Et la responsable d'ajouter que « tout pays est obligé de se conformer à la loi interdisant le rapatriement des détenteurs de la carte de réfugié du HCR, même ceux qui, comme le Liban, n'ont pas ratifié la Convention de 1951 ». Elle insiste sur le fait que « les Soudanais en situation illégale, ayant obtenu le statut de réfugiés, ne peuvent pas être renvoyés dans leur pays par les autorités libanaises, même si ces dernières ne reconnaissent pas officiellement la carte délivrée par l'ONU ». « Nous avons d'ailleurs réussi à négocier, dès 2003, un accord avec les autorités libanaises pour que les détenteurs de cartes de réfugiés du HCR ne soient pas rapatriés », dit-elle.
Toutefois, se basant sur la loi de 1962, « le Liban considère les détenteurs de la carte de réfugié, qui sont en situation illégale, comme n'importe quel étranger clandestin. Ils sont alors emprisonnés pour une période allant d'un mois à trois ans », constate encore Laure Chedraoui. Elle souligne à ce propos les efforts permanents de l'organisation onusienne pour un amendement de la loi de 1962, afin que les textes de loi fassent la différence entre un réfugié et un étranger clandestin et que les personnes portant la carte de réfugiés ne soient plus emprisonnées. Elle ajoute que selon l'accord entre le HCR et les autorités libanaises, « des représentants de l'organisation rendent régulièrement visite aux réfugiés en prison. Ils les aident à régulariser leur situation et à se trouver un garant. Ils s'entretiennent aussi avec d'autres détenus clandestins et leur proposent de faire une demande auprès du HCR pour obtenir le statut de réfugiés ».

Le Liban n'est pas
un pays d'accueil

Cet accord requiert également du HCR qu'il « trouve aux réfugiés un pays d'accueil dans un intervalle de 9 mois », car « le Liban n'est pas un pays d'accueil pour les réfugiés », remarque Mme Chedraoui. Ainsi en 2008, 72 réfugiés non irakiens, dont une grande majorité de Soudanais, ont été réinstallés à partir du Liban dans des pays d'accueil comme les États-Unis ou l'Europe. « Mais tous les réfugiés ne sont pas réinstallés dans des pays d'accueils », précise-t-elle, soulignant que « l'organisation œuvre à trouver avec les réfugiés, une solution à leur problème ». Parmi les solutions, figure « le retour de ces personnes dans leur pays, si la raison qui a provoqué leur fuite a disparu ».
La responsable de la communication souligne, par ailleurs, que la carte de réfugié permet également à ses détenteurs « de bénéficier d'aides à différents niveaux, notamment au niveau de la santé, de l'hospitalisation, de la scolarisation des enfants ». Ils reçoivent, de plus, « des rations alimentaires ainsi qu'un soutien psychosocial ». Ils ont enfin « accès à des formations techniques et à des cours de langues étrangères », conclut-elle, précisant que ces programmes sont réalisés avec la collaboration des nombreux partenaires du HCR.
L'urgence pour l'organisation ? Convaincre les autorités locales de ne plus emprisonner les personnes ayant le statut de réfugiés, dans l'attente d'un amendement de la loi de 1962.
« Seulement 9 % des ressortissants soudanais qui se sont présentés au Liban aux bureaux du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en 2008 ont obtenu le statut de réfugiés », affirme Laure Chedraoui, responsable de la communication au sein de l'organisation. Elle précise que 105 Soudanais...