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Moyen Orient et Monde - Durban II

Les ONG partagées sur le succès de la conférence sur le racisme

La déclaration finale avait été adoptée dès mardi pour couper court au tollé provoqué par le discours d'Ahmadinejad.
L'ONU a clôturé hier après-midi à Genève la conférence « Durban II » contre le racisme, dont le « succès » dépendra de la mise en œuvre effective par les États de la déclaration finale adoptée mardi, ce dont doutent plusieurs organisations non gouvernementales.
Cette déclaration a été adoptée de manière anticipée par les 182 États participants pour couper court au tollé provoqué par les propos anti-israéliens du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui avait qualifié le gouvernement d'Israël de « raciste » dans son discours devant l'assemblée, provoquant le départ de la salle des pays de l'Union européenne présents.
Elle réaffirme les engagements pris en 2001 en Afrique du Sud lors de la conférence de Durban contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée, dont elle a assuré le suivi pendant cinq jours.
Avant même sa clôture, la haut-commissaire de l'ONU pour les Droits de l'homme Navanethem Pillay a dénoncé la « machine de propagande » mise en branle par les détracteurs de la conférence pour l'assimiler à un « échec ». Il s'agit selon elle d'un « succès » rendu possible par les « concessions » consenties par « tous les groupes régionaux et politiques » de l'ONU.
À l'instar de Human Rights Watch (HRW), certaines ONG y voient une « réponse forte » des États aux polémiques qui ont accompagné les négociations sur le texte, en particulier sur les concepts de liberté d'expression, fermement défendu par les Occidentaux, et de diffamation des religions, auquel les pays musulmans ont finalement renoncé sous la menace de boycott des Occidentaux.
Pour l'ONG « Article 19 », le texte marque une « avancée considérable » en matière de liberté d'expression car « il replace l'individu au centre en stipulant que c'est lui qui a des droits, et non les religions ».
Pour HRW, le texte démontre de la part des États une volonté de « dépasser la polarisation du débat sur le racisme à l'ONU » et de « prendre leur responsabilité pour le combattre plus sérieusement ».
« Cette conférence a obtenu d'importants résultats sur beaucoup de questions comme la protection des migrants et des réfugiés », selon HRW.
Le texte, qui ne mentionne aucun État en particulier, appelle notamment à « ne jamais oublier l'Holocauste ».
Certaines ONG doutent toutefois que les États aient la volonté politique d'appliquer les recommandations de la déclaration.
Selon Gianfranco Fattorini, du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples, tout dépendra du « soutien que les États voudront bien accorder au Haut-Commissariat de l'ONU pour les Droits de l'homme » et notamment au projet d'observatoires régionaux du racisme prévu par le document.
Le risque était grand, selon de nombreux participants, que la conférence soit détournée de son objectif de traiter du phénomène du racisme, qui s'est pourtant « beaucoup accru » depuis 2001 et les attentats du 11 septembre.
La Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) a pour sa part dénoncé une « déclaration-piège » « sans envergure et sans ambition » entachée par le discours antisémite du président iranien.
La République tchèque s'est retirée de la conférence juste après le discours de M. Ahmadinejad. À la veille de l'ouverture de la conférence, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Pologne, l'Australie et la Nouvelle-Zélande annonçaient leur retrait, rejoignant l'Italie, les États-Unis, le Canada et Israël qui avaient annoncé leur non-participation.
L'ONU a clôturé hier après-midi à Genève la conférence « Durban II » contre le racisme, dont le « succès » dépendra de la mise en œuvre effective par les États de la déclaration finale adoptée mardi, ce dont doutent plusieurs organisations non...

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