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Moyen Orient et Monde - Rapport

Vers une détente entre la Turquie et l’Arménie

L'International Crisis Group analyse la nouvelle dynamique des relations turco-arméniennes et les mesures nécessaires pour parvenir à une normalisation.
Dans son dernier rapport intitulé « La Turquie et l'Arménie : ouvrir les esprits, ouvrir les frontières », l'International Crisis Group (ICG) montre comment une décennie d'études et de sensibilisation de la société civile ont jeté les bases de ce qui est aujourd'hui un intense engagement officiel entre les gouvernements. Les deux parties sont désormais proches d'un accord sur un ensemble de mesures qui permettront d'établir des relations diplomatiques, d'ouvrir les frontières et de mettre en place des commissions bilatérales pour résoudre un grand nombre de problèmes.
Une de ces commissions portera sur l'aspect historique des relations arméno-turques afin de mieux comprendre la réinstallation forcée à l'époque ottomane et les massacres des Arméniens, reconnus par beaucoup comme le génocide arménien. La Turquie conteste le terme de génocide et ses applications légales, mettant l'accent sur les circonstances atténuantes, l'Empire ottoman ayant combattu sur trois fronts lors de la Première Guerre mondiale. Mais de nombreux Turcs, y compris des responsables officiels, déplorent publiquement la mort tragique d'un grand nombre d'Arméniens. Les points de vue des « Turcs et des Arméniens, qui étaient totalement divergents en ce qui concerne l'histoire, commencent maintenant à converger de manière significative », a indiqué Hugh Pope, directeur du projet Turquie/Chypre de l'ICG. « En cette période délicate, les tierces parties devraient éviter les déclarations ou résolutions qui, dans le cadre d'un débat politisé sur la reconnaissance ou non du génocide, risqueraient d'enflammer l'opinion publique des deux côtés », a-t-il suggéré.

Conflit à propos du Nagorny-Karabakh entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan
Le rapport met aussi l'accent sur la résolution d'une question distincte mais connexe qui risque de mettre en péril la normalisation des relations entre la Turquie et l'Arménie. Il s'agit du conflit frontalier à propos du Nagorny-Karabakh entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Bakou s'oppose à toute ouverture de la frontière jusqu'à ce que l'Arménie se retire de ses territoires occupés. Mais la Turquie ne devrait pas sacrifier cette opportunité d'aller de l'avant. Elle devrait convaincre son allié que la détente, qui permet à l'Arménie de se sentir plus en sécurité, est plus bénéfique pour une résolution du conflit que de poursuivre, comme il a été fait depuis 15 ans, sur une voie sans issue, suggère le rapport.
Pour que la normalisation à long terme avec la Turquie soit viable, l'Arménie ainsi que l'Azerbaïdjan devraient adopter les principes de l'Organisation pour la sécurité de l'Europe (OSCE) du groupe de Minsk pour un règlement du conflit du Nagorny-Karabakh. Et l'Arménie devrait se retirer des territoires en Azerbaïdjan qu'elle occupe, conseille l'ICG.
« La Turquie et l'Arménie devraient finaliser leur entente en vue de créer un nouvel élan pour la paix et la coopération du Caucase du Sud », souligne Sabine Freizer, directrice du programme européen de l'ICG. « Ils ne devraient pas attendre le règlement du conflit du Nagorny-Karabakh. De plus, des puissances extérieures, telles que les États-Unis, l'Union européenne, la Russie et les autres, devraient profiter de leur intérêt commun, qui est rare, pour promouvoir la normalisation des relations entre la Turquie et l'Arménie, aussi bien que le processus de Nagarny-Karabakh. »
Dans son dernier rapport intitulé « La Turquie et l'Arménie : ouvrir les esprits, ouvrir les frontières », l'International Crisis Group (ICG) montre comment une décennie d'études et de sensibilisation de la société civile ont jeté les bases de ce qui est aujourd'hui un intense engagement officiel entre...

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