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Moyen Orient et Monde - Colombie

Encore un livre peu flatteur pour Ingrid Betancourt

Clara Rojas rallonge la liste des témoignages peu reluisants sur la Franco-Colombienne.
Clara Rojas, ex-directrice de campagne d'Ingrid Betancourt, enlevée avec elle en 2002, dépeint dans un livre paru lundi en Colombie un portrait parfois dur de son ancienne amie. C'est à l'année 1998 que remontent les liens « d'amitié, de fraternité et de compréhension » entre les deux femmes, selon la traduction réalisée par l'AFP de la version espagnole de Captive, qui paraît jeudi en France, chez Plon. Clara Rojas, avocate de formation, participa alors avec Ingrid Betancourt aux élections parlementaires en Colombie.
C'est au nom de cette amitié, dit-elle dans l'ouvrage, qu'elle n'a pas voulu laisser Ingrid Betancourt seule lorsque la candidate à la présidentielle a décidé le 23 février 2002 de se rendre sans protection à San Vicente del Caguan (Sud), dans une région tenue par la guérilla. Cette décision « paralysa » pendant six ans la vie de l'avocate de 38 ans après leur enlèvement sur la route et l'amena à être séparée pendant trois ans de son fils Emmanuel, né le 16 avril 2004 en pleine jungle après une liaison avec un guérillero, avant d'être confié à des paysans.
Selon Clara Rojas, l'amitié entre les deux femmes a commencé à se briser après leurs deux tentatives infructueuses de fuite dans les jours qui suivirent l'enlèvement et alors qu'elles plongeaient toutes deux dans le « désespoir ». Ingrid Betancourt était « amère ». « Dans cette situation extrême, les différences de caractère sont devenues manifestes », écrit Clara Rojas sans s'étendre. Leurs relations devinrent si tendues que leurs geôliers décidèrent de les éloigner, au sein même du camp où elles étaient détenues. Ingrid Betancourt, accuse-t-elle, lui retira même un jour le dictionnaire qu'elle avait demandé pour occuper ses journées et alla jusqu'à l'expulser des cours de français qu'elle organisait pour d'autres otages.
Plus tard, en décembre 2003, lorsque Claras Rojas apprit qu'elle était enceinte, son amie n'eut pas la réaction qu'elle attendait. « J'aurais aimé qu'elle réagisse comme une sœur... vu l'amitié que nous avions », a-t-elle raconté à l'AFP lundi en décrivant le « bienvenue au club » chargé d' « ironie » que lui aurait lancé son amie lorsqu'elle lui a annoncé la nouvelle. L'arrivée de son fils Emmanuel révéla aussi d'autres attitudes « pathétiques » chez ses compagnons de captivité, selon elle. « Vous êtes une irresponsable », lui aurait dit l'un d'entre eux, alors que tout le monde cherchait à savoir qui était le père.
Le livre de Clara Rojas est publié un peu plus d'un mois après celui des trois otages américains Keith Stansell, Marc Gonsalves et Tom Howes, libérés comme Ingrid Betancourt le 2 juillet 2008, dans lequel ils affirment qu'elle a fait preuve d' « arrogance » et d'« égoïsme ». Son ex-mari Juan Carlos Lecompte s'est pour sa part récemment déclaré « trahi ». « J'ai lutté pour sa liberté et j'aurais mérité des remerciements qui n'ont pas existé », a-t-il confié à un quotidien espagnol.
Ingrid Betancourt, ex-otage dont le portrait géant a trôné sur la façade de l'Hôtel de ville à Paris, serait-elle victime du mythe construit autour de sa personne ? « Chaque pays crée ses propres réalités et ses propres mythes. J'ai juste tenté d'être le plus respectueuse possible (...). Que chacun tire ses propres conclusions », déclare à l'AFP Clara Rojas. L'ex-candidate à la présidentielle colombienne livrera peut-être sa version de cette amitié brisée dans un autre livre qu'elle rédige actuellement.
Clara Rojas, ex-directrice de campagne d'Ingrid Betancourt, enlevée avec elle en 2002, dépeint dans un livre paru lundi en Colombie un portrait parfois dur de son ancienne amie. C'est à l'année 1998 que remontent les liens « d'amitié, de fraternité et de compréhension » entre les deux femmes, selon la traduction...

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