Au plan diplomatique, les consultations se poursuivaient hier entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et le Japon. Les Occidentaux préconisent une condamnation sans ambages du tir nord-coréen de dimanche, au motif qu'il viole la résolution 1718 d'octobre 2006 interdisant à Pyongyang d'effectuer des essais nucléaires ou des tirs de missiles. Mais la Chine et la Russie, qui ont un droit de veto au Conseil, ont plaidé pour la retenue afin de ne pas compromettre les pourparlers à six sur la dénucléarisation nord-coréenne. Hier, Pékin a estimé que Pyongyang avait le droit à un « usage pacifique de l'espace », appelant le Conseil de sécurité à la prudence. Tandis qu'à Moscou on se disait inquiet de ce tir, mais opposé à ce que l'on en tire des « conclusions précipitées ». « Nous savons que trouver la formulation exacte ne se fait pas en une nuit mais nous restons convaincus que trouver une position ferme aux Nations unies est une mesure immédiate et importante », avait déclaré lundi la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton. À Tokyo, le ministre japonais des Affaires étrangères, Hirofumi Nakasone, a déclaré hier que la Corée du Nord ne pourrait être autorisée à poursuivre son programme spatial qu'après s'être « dénucléarisée ».
Même si des experts considèrent que le lancement de dimanche est peu concluant, le Rodong Sinmun l'a qualifié hier d'« événement historique annonçant l'avènement d'une grande nation prospère et puissante ». Pour Peter Beck, chercheur à l'Université américaine de Washington, « il apparaît de plus en plus clairement que le tir était motivé par des considérations (de politique) intérieure ». Kim Jong-il, 67 ans, qui aurait été victime d'une attaque cérébrale en août 2008, « sait que ses jours sont comptés. Assurer sa succession est plus important que de conclure un accord sur le nucléaire », a ajouté M. Beck.
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