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Lifestyle - Société

Aux États-Unis, le carême vert et technologique est en vogue

Se priver de voiture ou renoncer à Facebook : de nombreux croyants aux États-Unis sont invités pendant la période du carême à faire pénitence pour l'expiation du réchauffement planétaire ou l'invasion du monde virtuel.
« C'est un péché de détruire l'environnement, c'est une insulte à Dieu d'abîmer la création », affirme la pasteur épiscopalienne Sally Bingham, qui coordonne à San Francisco le Regeneration Project, un réseau de 4 000 congrégations préoccupées par l'environnement.
Pendant le carême, qui a débuté cette année le 25 février pour s'achever la semaine sainte le 5 avril, avant le jour de Pâques le 12, la liturgie chrétienne invite à une période de sacrifice et de pénitence. L'idée d'un carême « vert » a été lancée l'année dernière par deux évêques britanniques anglicans qui avaient appelé à un « jeûne de carbone » pour que chacun limite sa production de gaz à effet de serre. L'appel a eu de l'écho outre-Atlantique, particulièrement au sein de l'Église épiscopalienne.
« Nous avons envoyé un courriel à nos 30 000 membres suggérant des pistes pour être le plus écologique possible pendant cette période », dit à l'AFP Sally Bingham, qui a renoncé à la viande jusqu'à Pâques. Parmi ces pistes, ne pas utiliser sa voiture, baisser le thermostat, acheter des produits locaux plutôt que « des fraises qui viennent de l'autre côté de la planète », suggère-t-elle. « Cette année, je ne mange pas de viande. L'an dernier, j'avais coupé le chauffage pendant 40 jours et je portais une parka à la maison. Mes enfants ne venaient plus me voir, parce qu'ils pensaient que j'avais perdu la tête », dit-elle, avant d'ajouter : « Mais le dimanche, je mange un hamburger ! On a le droit de rompre le jeûne le dimanche. »
Une organisation catholique, le St Paul Newman Center de Fresno (Californie), a mis en place un programme de cours pour jeûner écologique. Mary Hetherington, une des enseignantes, invite les participants à un « régime pauvre en carbone » visant à réduire de 2 500 kilos en 40 jours ses émissions de gaz carbonique. On y enseigne que l'usage d'une corde à linge pour la lessive plutôt que d'un séchoir électrique épargne l'équivalent de 50 kilos de CO2.
« Essayez aussi le jeûne médiatique. Éteignez télévisions, ordinateurs et radios et passez une soirée à jouer à un jeu de société », prône le Regeneration Project, rejoignant une nouvelle tendance : l'abstinence technologique. Un évêque italien, à Modène, a appelé à une privation de SMS durant le carême pour « se désintoxiquer du monde virtuel et se retrouver soi-même ». Un peu partout dans les universités américaines, des étudiants renoncent ainsi à consulter leurs sites de socialisation tel Facebook. « L'idée est de dire que tout ce qui distrait de la prière et du jeûne devrait être abandonné », explique le théologien de la Duke Divinity School, Paul Griffiths. « La technologie n'est pas un péché en soi, c'est une distraction », affirme-t-il, assurant que l'ascèse cybernétique entre bien dans la tradition de l'Église, même si le Vatican a une chaîne sur YouTube et le Saint-Siège un site Internet en huit langues. Un groupe de discussion en ligne, « Privons-nous de Facebook pour carême », partage même les modes d'emploi pour survivre malgré tout. Parmi les « trucs » proposés : souhaiter à l'avance les anniversaires qui tombent pendant cette période et accueillir les visiteurs de sa page par la mention « fermé pour carême ».
Se connecter sur Facebook, c'est la première chose que faisait Nola Boezeman. « C'était devenu une obsession », reconnaît cette mère de famille, âgée de 42 ans et résidente à Apex (Caroline du Nord), qui s'est résolue à l'abstinence. « J'ai pensé que si je passais la moitié du temps que je passe sur Facefook à prier ou faire du bien, je serai plus proche de Dieu », dit-elle.
« C'est un péché de détruire l'environnement, c'est une insulte à Dieu d'abîmer la création », affirme la pasteur épiscopalienne Sally Bingham, qui coordonne à San Francisco le Regeneration Project, un réseau de 4 000 congrégations préoccupées par l'environnement.Pendant le...

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