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Économie - France

Nouveau scandale dans l’Hexagone : bonus à la banque Natixis

La banque d'affaires, qui a bénéficié d'une aide indirecte de l'État après avoir été lourdement déficitaire en 2008, a confirmé avoir versé 70 millions d'euros à ses traders.
La litanie des scandales en France sur les bonus et stock-options, qui a conduit le gouvernement à décider d'agir contre ce type de rémunérations, s'est enrichie hier du cas de la banque d'affaires Natixis, la plus touchée dans le pays par la crise financière.
La banque d'affaires, qui a bénéficié d'une aide indirecte de l'État via ses deux principaux actionnaires après avoir été lourdement déficitaire en 2008, a confirmé vendredi avoir versé 70 millions d'euros à ses traders. Le versement des bonus « concerne 3 000 collaborateurs » qui travaillent dans sa division de banque de financement et d'investissement et « ne récompense que les performances positives », a déclaré une porte-parole de la banque à l'AFP.
Natixis est une filiale commune de la Caisse d'épargne et des Banques populaires, deux banques mutualistes habituées depuis des décennies à gérer prudemment l'épargne des Français. Mais leur incursion dans la banque d'affaires, ces dernières années avec Natixis, a considérablement fragilisé les deux vénérables institutions. Sous l'impulsion de l'État, elles se sont résolues à fusionner le 26 février.
Natixis a enregistré une perte de 2,8 milliards d'euros en 2008, qui a entraîné l'annonce de suppressions de postes touchant au minimum 1 250 personnes. La banque a bénéficié d'un prêt de l'État de 2 milliards d'euros.
L'annonce de ces bonus chez Natixis intervient en plein débat sur les rémunérations des cadres dirigeants, après des affaires touchant la Société générale, une filiale du Crédit agricole, ou l'équipementier automobile Valéo.
Le président français Nicolas Sarkozy a fait savoir jeudi que le gouvernement prendrait, la semaine prochaine, un décret pour interdire les bonus et stock-options pour les dirigeants d'entreprises qui, en ces temps de crise, reçoivent des aides de l'État.
C'est « un décret pour rien, sans conséquence ou presque », a dénoncé le quotidien Libération (gauche) car il concerne, selon lui, « une poignée de patrons qui ont déjà renoncé à leurs bonus ou autres stock-options pour cette année ».
D'autres pays comme les Pays-Bas ou la Suède ont annoncé des mesures pour encadrer la rémunération des dirigeants de certaines entreprises. Aux États-Unis, la Chambre des représentants a voté une taxation exceptionnelle des bonus touchés par des dirigeants d'AIG, l'assureur sauvé de la faillite par une nationalisation.
En France, dans un climat social très tendu, ces affaires de primes et de stock-options suscitent des inquiétudes. La présidente de « Association des actionnaires minoritaires » (ADAM) Colette Neuville, qui défend les intérêts de petits porteurs, a mis en garde contre une « colère » des actionnaires « quand ils vont apprendre que non seulement ils ont tout perdu (à cause de l'effondrement des cours), mais qu'une partie de leur argent a servi à payer des bonus aux traders ».
Le haut-commissaire à la Pauvreté et à la Jeunesse Martin Hirsch, membre du gouvernement, a demandé aux chefs d'entreprise d'investir l'argent de leurs stock-options dans un plan d'urgence pour l'emploi des jeunes.
« On ne peut pas admettre des situations d'un côté où on licencie des gens (...) et d'un autre côté, on s'aperçoit que rien n'est changé pour ceux qui touchent des sommes considérables », a averti Dominique Strauss-Kahn, directeur du Fonds monétaire international (FMI) et personnalité socialiste française.
« Halte au feu » sur les chefs d'entreprise, crie de son côté la droite. Le député Olivier Dassault, vice-président du groupe d'armement Dassault, a de son côté dénoncé « un climat "haro sur les patrons" très malsain ».
La litanie des scandales en France sur les bonus et stock-options, qui a conduit le gouvernement à décider d'agir contre ce type de rémunérations, s'est enrichie hier du cas de la banque d'affaires Natixis, la plus touchée dans le pays par la crise financière.La banque d'affaires, qui a bénéficié d'une aide indirecte de...

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