Alors que la saison des pluies et des ouragans approche, le New York Times est revenu à Gonaïves. Sur place, la peur est palpable. « Même aujourd'hui, bien avant la saison des ouragans, Jean Hubert essaie de contenir la vague de panique qui monte dans sa poitrine à chaque fois que des nuages se massent dans le ciel », écrit Neil MacFarquhar. « La peur de la prochaine grosse tempête empoisonne toute la ville », ajoute le journaliste. « Il suffit qu'un nuage apparaisse, et tout le monde me demande quand aura lieu l'évacuation », explique au NYT le maire adjoint de Gonaïves. Or, d'évacuation, il risque fort de ne pas en être question quand la saison des pluies commencera. Le conseil municipal a bien tenté de mettre en place un tel plan, mais, faute d'abris ou de moyens pour procéder à une telle évacuation, le plan est inutile.
Après le passage des ouragans, les Nations unies avaient embauché 21 000 personnes pour construire un système de terrasse sur les collines entourant la ville, rappelle le NYT. Mais seulement 2 % des travaux prévus ont été réalisés, reconnaît le directeur du programme. Par ailleurs, alors que les Nations unies avaient organisé, l'année dernière, un appel aux contributions pour la reconstruction d'Haïti, seulement la moitié des 127 millions de dollars requis ont été rassemblés.
Résultat, Haïti porte toujours les stigmates des catastrophes passées : routes défoncées, lacs d'eau stagnante, maisons abandonnées, économie en ruine. Surtout, Haïti vit dans la peur. « Les gens ne peuvent pas dormir, ils sont toujours sur le qui-vive », explique au NYT Nicole J. Clervius, qui a monté une petite entreprise grâce à un microcrédit. « C'est comme s'ils s'attendaient tout le temps à ce que quelque chose arrive. »
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