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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Kouchner réforme son ministère pour conserver sa vocation « universelle »

Le ministre des Affaires étrangères veut créer un label « Institut français » pour mieux promouvoir la culture française à l'étranger.
Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a annoncé hier une vaste réforme de son ministère pour ouvrir le métier de diplomate à la société civile. Il s'agit « d'une évolution majeure » pour que « la France soit plus forte, plus efficace, plus audacieuse », a souligné Bernard Kouchner lors d'une conférence de presse. Pour lutter contre « la dispersion des moyens », une agence, se substituant avec des moyens renforcés à l'actuel opérateur d'événements Culture France, va être créée à Paris. Les recommandations d'une mission d'étude sont attendues d'ici à l'été avant l'élaboration d'un projet de loi. L'agence, qui va bénéficier de 40 millions d'euros, prendra le nom d'« Institut français », apposé aussi aux centres culturels français dans le monde, de manière à donner un « label » à la promotion de la culture française à l'étranger, à l'instar des instituts allemands Goethe, espagnols Cervantes ou britanniques British Council. Les Alliances françaises, qui proposent des cours de français à l'étranger et qui ont un statut local, gardent leur identité. À terme, il s'agira cependant de faire en sorte que, dans une même ville, la France n'ait pas à la fois une Alliance française et un Institut français.
Interrogé par l'AFP, un diplomate en poste en Asie reconnaît que la France a besoin d'une « meilleure visibilité, avec un seul nom et un seul organisme ». « Il faudra voir à l'emploi », note-t-il toutefois. Sur le continent américain, un autre diplomate, en relevant que des postes ici ou là sont parallèlement supprimés, juge « grand le risque d'une politique culturelle tombant sous la coupe d'intérêts commerciaux ou d'envies particulières d'ambassadeurs ».
Bernard Kouchner, ancien médecin, veut aussi mettre de « nouveaux visages » sur la diplomatie française, avec un rajeunissement pour les ambassadeurs, une « égalité des chances » pour l'accès des femmes et des minorités à des postes diplomatiques, et « l'ouverture du ministère à des compétences extérieures ». Pour les ambassadeurs âgés de 58 à 62 ans, un « dispositif de fin d'activité » avec reconversion est prévu. Une vingtaine d'entre eux devraient en bénéficier prochainement, selon le ministère qui reconnaît que la réforme « bouleverse les carrières » des diplomates issus du sérail. Une « logique de métiers » est créée au ministère avec trois divisions : politique, mondialisation et management. M. Kouchner a précisé que les capacités de prospective allaient être renforcées dans les domaines religieux, migratoire et démographique.
Au cœur du ministère, un centre de crise a déjà vu le jour l'été dernier pour coordonner l'aide à des Français en détresse dans le monde ou répondre à toute situation d'urgence. Dans les ambassades - toutes conservées même si une réforme annoncée l'an dernier prévoit une réduction des activités de nombreux postes - des missions prioritaires vont être assignées aux ambassadeurs.
La France, avec le deuxième réseau diplomatique au monde après les États-Unis, conservera sa vocation « universelle », a assuré Bernard Kouchner. « Être présent partout ne veut pas dire être présent partout de la même manière », a-t-il expliqué, ajoutant : « Nous avons désormais une vision modulaire des ambassades, mais avec le même prestige partout. » « Nous supprimons quelques consulats pour en créer ailleurs », a précisé le ministre, en promettant des « surprises » dans les futures nominations d'ambassadeurs.
Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a annoncé hier une vaste réforme de son ministère pour ouvrir le métier de diplomate à la société civile. Il s'agit « d'une évolution majeure » pour que « la France soit plus forte, plus efficace, plus...

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