Mais c'est la première fois que des touristes occidentaux s'aventurent dans le cadre d'un voyage organisé non religieux avec l'aval du gouvernement irakien au cœur de l'Irak, à Kerbala, Najaf, Babylone et dans la capitale. Depuis le 8 mars, un minibus les a conduits dans toutes ces villes, considérées comme parmi les plus dangereuses de la planète. « C'était extrêmement difficile », indique Bridgett Jones pour résumer son périple. « Mais nous avons aussi vu Ur, l'un des deux endroits où tout a commencé », dit-elle en référence à l'ancien site mésopotamien, berceau du prophète Abraham, à 350 km au sud de Bagdad. Une équipe de sécurité protégeait les touristes sur la plupart des étapes. Le voyage, qui a coûté plusieurs milliers de dollars à chaque touriste, avait l'aval et le soutien du ministère irakien du Tourisme qui espère que ce genre d'initiative va se répéter à l'avenir.
Jo Rawlins, un ancien agent de probation de 79 ans originaire de San Francisco, a déjà été au Pakistan, en Afghanistan et en Iran. Elle a même suivi un stage de survie dans un environnement hostile avant de venir en Irak. « Ce pays a une importance historique et c'est ce qui m'intéresse », assure-t-elle en confessant que sa famille est souvent « ahurie et écœurée » quand elle prend connaissance de ses projets de voyage. « Je suis curieuse et j'aime me faire mon opinion plutôt que de lire ce que disent les journaux. Je pense que l'Irak va mieux de jour en jour et que les habitants ont été très accueillants avec nous », dit-elle.
David Chung, un banquier, va encore plus loin. « Je pense que New York est plus dangereux en ce moment, à cause de la crise financière », plaisante cet Américain de 36 ans. « Nous avons vu pratiquement tout ce que nous avions prévu de voir », d'Erbil au Nord à Babylone, et les villes de l'islam chiite, Najaf et Kerbala, assure Geoff Hann, le directeur de Hinterland Travel, la société britannique qui a organisé le voyage. « Nous avons eu des problèmes de sécurité partout, mais nous nous attendions à certains d'entre eux », dit-il en référence à l'attente, souvent longue, aux barrages de contrôle, une constante de la vie des Irakiens.
Arthur MACMILLAN (AFP)
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