En 1992, 42 commerçants de Bagdad accusés d'avoir spéculé sur les prix de produits alimentaires, alors que l'Irak était soumis à des sanctions de l'ONU, avaient été exécutés. Le juge Raouf Rachid Abderrahmane a déclaré sept des huit accusés coupables de « meurtres prémédités » et de « crimes contre l'humanité ». Seul Issam Rachid Houayech, l'ancien gouverneur de la Banque centrale, a été acquitté. Mezbane Khadhr Hadi, un haut responsable de l'ancien parti Baas, a écopé de 15 ans de prison, tandis que l'ex-ministre des Finances, Ahmad Hussein Khoudheir, a été condamné à six ans de prison, et Abd Homoud, l'ex-secrétaire de Saddam, à la prison à vie.
Unique chrétien du cercle étroit des puissants de la dictature de Saddam Hussein, Tarek Aziz, qui a occupé les postes de ministre de l'Information, de chef de la diplomatie et de vice-Premier ministre, n'a pas réagi à l'énoncé du verdict. Sebaaoui a, lui, crié « Vive l'Irak, à bas l'occupant. Je suis fier de rejoindre mon frère, le martyr Saddam Hussein », pendu en décembre 2006. Depuis Amman, l'avocat de Tarek Aziz a estimé que la condamnation était « extrêmement sévère (...) Je m'attendais à ce que le tribunal reconnaisse son innocence », a affirmé à l'AFP Me Badea Aref, ajoutant que son client était « hors d'Irak quand ces (commerçants) ont été exécutés ». Il s'agit d'une décision « politique, rendue pour justifier le maintien en détention de (Tarek) Aziz », a-t-il ajouté. Fin décembre, M. Aziz avait écrit au président du tribunal pour clamer son innocence. Il avait indiqué avoir « assisté à toutes les audiences et entendu tous les témoignages, mais n'avoir noté aucune récrimination ou témoignage contre lui ».
Tarek Aziz, né en 1936, a déjà été blanchi le 2 mars dans un premier procès. Le jugement d'hier est sa première condamnation. Mais il doit encore être jugé pour deux autres affaires. Ali le Chimique, âgé d'une soixantaine d'années, a lui été condamné à mort pour la troisième fois le 2 mars. Il avait été reconnu coupable d'implication dans la mort de dizaines de chiites en 1999, tués dans le quartier de Sadr City à Bagdad et dans la ville sainte de Najaf. Cousin de l'ancien dictateur Saddam Hussein, « Ali le Chimique » avait été reconnu coupable d'avoir « prémédité les meurtres ». Ex-ministre de l'Intérieur et gouverneur militaire du Koweït envahi par l'Irak en août 1990, il avait auparavant été condamné deux fois à la peine capitale.
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