Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Pakistan

L’opposition défie le gouvernement de Karachi

Nawaz Sharif appelle ses concitoyens à « changer la destinée » de leur pays en participant à la « longue marche » sur Islamabad.
L'opposition pakistanaise se préparait hier à marcher vers la capitale Islamabad, défiant le gouvernement qui a interdit cette manifestation, dans un climat de dangereuse instabilité, de fronde politique et de menace terroriste.
Nawaz Sharif, le chef le plus populaire de l'opposition, a appelé les Pakistanais à « changer la destinée » de leur pays en participant à la « longue marche » qui doit quitter aujourd'hui Karachi, dans le sud, pour rejoindre Islamabad le 16 mars après avoir traversé le pays. « Le Pakistan est à un carrefour et il est de votre devoir de le sauver », a lancé Nawaz Sharif. Les organisateurs attendent des dizaines de milliers de personnes au moins, et tout rassemblement a été interdit en théorie sur le trajet de la manifestation, qui doit passer par Lahore, capitale du Pendjab, la province la plus peuplée du pays.
Les forces paramilitaires ont été placées en alerte et la police a arrêté des centaines d'opposants et d'avocats. Ces derniers sont à l'origine de cette « longue marche » organisée pour réclamer le retour dans leurs fonctions, promis par le président Asif Ali Zardari, aujourd'hui contesté de toutes parts, de magistrats destitués par l'ex-président Pervez Musharraf. Parmi eux figure le juge Iftikhar Muhammad Chaudhry, ancien président de la Cour suprême, destitué le 9 mars 2007, devenu une figure emblématique de l'indépendance de la justice. Les avocats ont été rejoints par l'opposition, à commencer par Nawaz Sharif, deux fois Premier ministre dans les années 90, et son frère Shahbaz, tous deux furieux d'un verdict de la Cour suprême, qui les exclut de la vie politique. Ce verdict rendu le 25 février a déclenché un affrontement au sommet entre Nawaz Sharif et Asif Ali Zardari, qui se trouvait hier en Iran, et des manifestations de masse à travers le Pakistan. Le gouvernement a menacé en retour les frères Sharif de poursuites pour « sédition ».
Des manifestations semblables après l'imposition de l'état d'urgence par Pervez Musharraf en novembre 2007 avaient conduit à une victoire électorale de l'opposition d'alors, conduite par le Parti du peuple pakistanais (PPP), puis à la démission du chef de l'État. Depuis mardi, environ 350 personnes ont été arrêtées dans le Pendjab et plusieurs dizaines à Islamabad, selon la police et les autorités provinciales. Il s'agit notamment de militants de la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N) de Nawaz Sharif, deuxième parti politique du pays. Ces arrestations n'ont pas dissuadé les organisateurs de la « longue marche », qui promettaient une « marée humaine » sur la capitale pendant que la Grande-Bretagne, l'ancienne puissance coloniale, appelait à une solution pacifique à l'heure où le Pakistan est confronté à de « graves menaces ».
L'interdiction de la manifestation témoigne d'une nervosité grandissante du gouvernement civil, un an après son entrée en fonctions, fragilisé par l'agitation politique et les dissensions internes, tenu en échec dans sa lutte contre les talibans et le réseau el-Qaëda. « C'est un signe de nervosité », commentait le général Hameed Gul, un ancien chef de l'ISI (Inter Services Intelligence), les services de renseignements pakistanais. « Ce n'est dans l'intérêt de personne. Si le Pakistan plonge dans l'agitation, cela aura des conséquences sur l'Afghanistan et sur l'Inde. Et ce genre de désordre entraînerait toute la région », a-t-il averti.

L'opposition pakistanaise se préparait hier à marcher vers la capitale Islamabad, défiant le gouvernement qui a interdit cette manifestation, dans un climat de dangereuse instabilité, de fronde politique et de menace terroriste.Nawaz Sharif, le chef le plus populaire de l'opposition, a appelé les Pakistanais à « changer la...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut