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Moyen Orient et Monde - Irlande du Nord

Craintes pour la paix en Ulster

L'IRA-véritable revendique une attaque contre une caserne britannique qui a fait
2 morts.
La mort de deux soldats dans l'attaque samedi d'une caserne de l'armée britannique en Irlande du Nord, un fait sans précédent en plus de 10 ans, a ravivé hier la crainte d'un retour à la violence et d'une déstabilisation d'un processus de paix encore fragile. Le Premier ministre britannique Gordon Brown a dénoncé dimanche un acte « lâche » et promis qu'« aucun meurtrier ne pourra(it) faire dérailler un processus de paix qui a le soutien des gens en Irlande du Nord ».
Samedi, des hommes lourdement armés ont attaqué le quartier général d'un régiment du génie à Massereene, dans le comté d'Antrim, à environ 25 km au nord-ouest de Belfast. Le ministère britannique de la Défense a confirmé le décès de deux soldats. La police nord-irlandaise (PSNI) a précisé que quatre autres personnes - deux militaires et deux livreurs de pizzas - avaient été blessées, l'une d'entre elles étant dans un état critique. Les assaillants, au nombre de trois, deux tireurs et un complice au volant d'une voiture, selon la police, armés de mitraillettes, ont ouvert le feu alors que les livreurs venaient d'arriver à la base. Sans hésitation, ils se sont ensuite approchés pour tirer à nouveau sur les blessés à terre. Les deux soldats tués étaient âgés d'une vingtaine d'années et devaient être envoyés hier en Afghanistan. L'attaque a été revendiquée par l'IRA-véritable.
Une source sécuritaire, interrogée par l'AFP, a jugé qu'il s'agissait d'une attaque menée par des professionnels, qui marque un « changement de rythme » dans la menace présentée par les opposants à la paix. L'armée britannique a cessé de patrouiller dans les rues nord-irlandaises en 2007. Le dernier soldat britannique décédé en Irlande du Nord avait été tué en février 1997. Un an plus tard, le 10 avril 1998, ont été signés les accords de paix dits du Vendredi saint, qui ont mis un terme aux « troubles », les 30 années de violences ayant causé depuis 1969 la mort d'environ 3 500 personnes.
Depuis, l'Ulster a connu des soubresauts sporadiques, provoqués par les activités des groupes paramilitaires protestants et catholiques. Le plus important des groupes républicains dissidents est l'IRA-véritable, qui s'est fait connaître en commettant le 15 août 1998 l'attentat d'Omagh, le plus sanglant du conflit avec 29 morts.
Cette attaque suscite des craintes pour la stabilité du gouvernement de Belfast, au sein duquel protestants et catholiques se partagent le pouvoir depuis le 8 mai 2007. Le Premier ministre nord-irlandais Peter Robinson, chef du Parti unioniste démocrate (DUP/protestant), a condamné un « acte vain (commis) par ceux qui n'ont aucun soutien public et aucune perspective de réussir dans leur campagne ». « Cela ne réussira pas », a-t-il estimé. Gerry Adams, le leader du parti catholique Sinn Féin qui cohabite avec le DUP au sein du gouvernement régional, a dénoncé une « attaque contre le processus de paix », « injustifiée et contre-productive ».
Elle est survenue alors que le chef de la PSNI, Hugh Orde, a récemment averti que la menace d'attaques contre des policiers et des militaires n'avait jamais été aussi élevée depuis une décennie. Plus d'une dizaine de tentatives de meurtres contre des policiers ont été enregistrées ces 18 derniers mois.

La mort de deux soldats dans l'attaque samedi d'une caserne de l'armée britannique en Irlande du Nord, un fait sans précédent en plus de 10 ans, a ravivé hier la crainte d'un retour à la violence et d'une déstabilisation d'un processus de paix encore fragile. Le Premier ministre britannique Gordon Brown a dénoncé dimanche un acte...

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